Quelque 400 civils de la ville assiégée de Madaya, en Syrie, ont besoin d'une évacuation médicale d'urgence et l'ONU a demandé l'autorisation de le faire au gouvernement syrien, ont indiqué lundi des diplomates.
"En grand danger de mort". "Quatre cent personnes doivent être évacuées immédiatement" et l'ONU espère le faire "dès que possible", peut-être dès mardi, a indiqué à la presse le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien. Il venait d'informer de la situation à Madaya et dans d'autres villes syriennes assiégées les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité réunis à huis clos.
Les civils à évacuer "sont en grand danger de mort" et souffrent de malnutrition ou "d'autres problèmes médicaux", a-t-il précisé. Pour les évacuer en sécurité par la route ou les airs, a-t-il ajouté, il faudra des assurances de la part du gouvernement syrien mais aussi "d'autres parties".
"Crime de guerre". La population de la ville rebelle syrienne de Madaya, qu'un premier convoi humanitaire a pu atteindre lundi, souffre de famine après six mois de siège par les forces gouvernementales. Selon Médecins sans Frontières, 28 civils y sont morts de faim depuis début décembre. "Il est important de noter qu'assiéger (une population civile) avec pour objectif de l'affamer est un crime de guerre", a souligné l'ambassadeur espagnol Roman Ozargun Marchesi. Il a cependant jugé "positive" l'autorisation donnée par Damas de ravitailler Madaya.
400.000 Syriens assiégés. L'ambassadeur français François Delattre a souhaité qu'une réunion formelle du Conseil soit rapidement organisée sur le sort des villes syriennes assiégées. La guerre en Syrie a fait 260.000 morts depuis mars 2011 et forcé des millions de Syriens à quitter leurs foyers et à s'exiler en nombre dans les pays voisins. L'ONU s'efforce de porter secours à 4,5 millions de civils qui sont dans des zones difficiles d'accès, dont près de 400.000 sont assiégés par les forces du régime ou les groupes armés rebelles.