Au moins 1.500 civils et insurgés ont été évacués dimanche d'un troisième quartier rebelle de Damas, ont annoncé des médias d'État syriens, rapprochant encore davantage le régime de son objectif d'éradiquer toute présence rebelle dans la capitale.
Les évacuations du quartier de Qaboun font suite à celles de deux autres quartiers rebelles de Damas, Barzé et Techrine, tenus depuis 2012 par les opposants au président Bachar al-Assad.
"Je ne voulais pas partir". Un correspondant de l'AFP à l'intérieur de Qaboun a vu dimanche dix bus transportant des rebelles ainsi que leurs familles. "L'évacuation des hommes armés de Qaboun est en cours", a annoncé la télévision d'État syrienne citant le gouverneur de la province. Un militant sur place a confirmé le début de cette opération.
Rebels to leave Qaboun as army advances in Damascus https://t.co/2FNmBGgtuQpic.twitter.com/MsOuJWuAiK
— Al Jazeera News (@AJENews) 14 mai 2017
Juste en limite du quartier, deux femmes se serrent dans les bras et pleurent avant de se séparer. Souad, 22 ans, va suivre sa famille dans la province d'Idleb, laissant son amie Mona, elle aussi âgée de 22 ans, qui va rester. "Je ne voulais pas partir. Je dois rester avec ma famille et les miens préfèrent rejoindre Idleb depuis que mon oncle y vit après avoir quitté Barzé", confie Souad.
Une opération préparée depuis six mois. Depuis mercredi, les troupes du régime avancent dans Qaboun et sont parvenues samedi à "encercler des dizaines d'hommes armés et à les contraindre à se rendre et à déposer les armes", a indiqué une source des forces de défense nationale (FDN), une milice prorégime. Selon un lieutenant, l'opération de reconquête de Qaboun était préparée par l'armée depuis six mois.
L'ONU condamne des "déplacements forcés". Vendredi, plus de 1.200 civils et insurgés évacués des quartiers de Barzé et Techrine avaient pris la direction de la province d'Idleb. Outre Barzé, Qaboun et Techrine, les rebelles sont présents dans trois autres quartiers de la capitale syrienne: Jobar, Tadamoun et Yarmouk. Après avoir perdu de vastes régions face au régime Assad soutenu militairement par la Russie et l'Iran, ils se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation.
L'ONU a dénoncé ces évacuations comme des "déplacements forcés", l'opposition syrienne les qualifiant de "crimes contre l'humanité". Plus de 320.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la révolte antirégime en 2011.