Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a dénoncé lundi "une forme de mensonge permanent" de la part de la Russie dans le conflit syrien, accusant notamment Moscou de "prétendre" combattre le terrorisme tout en laissant le groupe État islamique reprendre Palmyre.
"Double langage". Interrogé à son arrivée à une réunion de l'UE à Bruxelles sur l'absence de sanctions européennes à ce stade contre des responsables russes dans ce dossier, Jean-Marc Ayrault a d'abord dit "regretter profondément" le nouvel "échec" de pourparlers américano-russes samedi à Genève. "C'est un échec, a-t-il ajouté, parce qu'il y a un double langage et une forme de mensonge permanent" des Russes.
Contre les rebelles plus que contre l'EI. "D'un coté on dit : 'on négocie, on négocie et on va arriver à un cessez-le-feu', et puis de l'autre on continue la guerre et cette guerre c'est la guerre totale, c'est la volonté de sauver le régime de Bachar al-Assad et de faire tomber Alep, mais à quel prix ? A quel prix humanitaire ?", a lancé le chef de la diplomatie française. "Et puis enfin, les Russes qui prétendent lutter contre le terrorisme, se concentrent en fait sur Alep et ont laissé un espace à Daech (acronyme de l'EI en arabe, ndlr), qui est en train de reprendre Palmyre, tout un symbole !", a-t-il poursuivi.
Une nouvelle réunion européenne. Les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent débattre lundi de la Syrie et de la situation humanitaire à Alep, à l'occasion de leur réunion mensuelle. Vendredi, Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, s'exprimant au nom des 28, a menacé d'étendre une nouvelle fois la liste de responsables du régime Assad visés par des sanctions individuelles dans l'Union (gels d'avoirs, interdictions de séjour). L'offensive de l'armée syrienne et de ses alliés entrait lundi dans sa "phase finale" à Alep-Est, que les civils continuaient de fuir par milliers tandis que les dernières forces rebelles étaient assiégées dans un réduit.
Par ailleurs, l'EI a repris dimanche le contrôle de la totalité de la cité antique de Palmyre, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).