Le président syrien Bachar al-Assad s'en est pris violemment lundi à la France, l'accusant de "soutien au terrorisme" et estimant qu'elle n'avait "pas le droit de parler de paix" en Syrie, ce qui a provoqué une réponse cinglante du gouvernement français.
Soutien du terrorisme "dès les premiers jours" du conflit. Sa diatribe intervient quelques jours après des déclarations de Paris accusant le régime de Damas d'avoir fait "obstruction" aux dernières négociations à Genève, qui ont échoué. "La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours" du conflit, a estimé Bachar al-Assad, en référence au soutien apporté par Paris aux rebelles qui luttent contre son régime depuis 2011 et que Damas qualifie de "terroristes".
Pas le droit de "s'ingérer dans les affaires syriennes". "Elle n'est pas en position de donner une évaluation d'une conférence de paix", a-t-il déclaré à des journalistes, après avoir reçu à Damas une délégation de responsables et d'hommes d'affaires russes. "Celui qui soutient le terrorisme n'a pas le droit de parler de paix et n'a même pas le droit de s'ingérer dans les affaires syriennes", a-t-il précisé.
La réponse de Le Drian. "Quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion", a répondu le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, interrogé par des journalistes lors d'un déplacement à Washington. "Bachar al-Assad ne semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu'il est dépendant de la Russie et de l'Iran", a-t-il insisté. Le chef de la diplomatie française a rappelé le rôle de la France, qui a été "dès le départ dans l'action de la coalition" internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique. "Aujourd'hui, c'est la coalition qui a permis la victoire", a-t-il estimé, jugeant que le régime de Damas ne pouvait à ce titre pas donner de "leçon" à Paris.