La création de "couloirs humanitaires" permettant d'évacuer la population civile est en discussion pour Idleb, où une offensive du régime syrien semble proche, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie russe.
"Le gouvernement syrien redouble d'efforts en faveur d'initiatives de paix locales dans la région d'Idleb, afin de se mettre d'accord avec les localités et les quartiers où les responsables municipaux y sont favorables, ou bien avec ceux qui contrôlent tel ou tel territoire. Des négociations sont également en cours pour la mise en place de couloirs humanitaires", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Sotchi, dans le sud de la Russie.
La Russie accuse les djihadistes. "Tout cela montre quelles précautions sont prises pour qu'il n'y ait pas de problèmes pour les civils" en cas d'offensive, a-t-il poursuivi. Le ministre russe des Affaires étrangères a également accusé les djihadistes à Idleb de se servir de "la population civile comme d'un bouclier humain" et d'"intimider" les rebelles pour qu'ils ne négocient pas avec le régime.
L'Unicef s'inquiète du sort des enfants. L'Unicef a de son côté appelé le régime à prendre en compte le sort des enfants de la province, mettant l'accent sur les enfants de combattants rebelles qui ne doivent pas "être associés à ce que leurs pères ont pu faire". "Notre plus grande crainte, c'est qu'au milieu des discours militaires très marqués du moment, on a l'impression qu'on oublie qu'il y a plus d'un million d'enfants vivant dans cette zone, qu'on oublie de toute évidence les besoins humanitaires de ce million d'enfants", a affirmé Manuel Fontaine, directeur des opérations d'urgence de l'Unicef.
Manuel Fontaine a évoqué le risque que ces enfants "deviennent des victimes à un double titre", d'une part en raison de la potentielle offensive dans laquelle leur vie va être mise en danger, et d'autre part car ils risquent d'"être associés à ce que leurs pères ont pu faire". "Il est extrêmement important que le bon sens l'emporte (...) quand on est âgé de 4, 5, 10 ou 11 ans et que les parents ont fait un choix, on n'en est pas responsable", a-t-il encore souligné.
Idleb est la dernière région syrienne échappant au contrôle des forces gouvernementales. Elle est dominée à 60% par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, formé de membres de l'ex-branche d'Al-Qaïda) et compte également une multitude de groupes rebelles. Une offensive du régime dans cette région semble imminente mais dépend aussi d'un accord entre Moscou, soutien indéfectible de Damas, et Ankara, parrain traditionnel des rebelles.