Depuis janvier 2012, Michel Leprêtre est le proviseur du lycée français de Damas, le lycée Charles de Gaulle. Une mission très difficile lorsque l'on sait que le pays est en guerre depuis quatre ans, divisé entre plusieurs forces : l'Etat islamique qui contrôle désormais la moitié de la Syrie, le régime de Damas et les rebelles. Le proviseur du lycée a raconté au micro d'Europe 1 la vie quotidienne dans ce pays ravagé par les combats.
"Pour l'élève, la première difficulté c'est de se rendre au lycée". Si "la vie à l'intérieur du lycée est quasiment normale", rapporte Michel Leprêtre, "c'est dans les déplacements du lycéen que les choses changent". "Pour l'élève, la première difficulté, c'est de se rendre au lycée", poursuit le proviseur qui souligne néanmoins que la situation est différente selon le quartier où l'on se trouve. Si les distractions sont moindres qu'un lycéen lambda, Michel Leprêtre tient tout de même à rappeler que "les conservatoires de musique continuent à fonctionner" et que "les élèves font du théâtre et des arts plastiques".
Des menaces ? Se sent-on directement menacé lorsque l'on vit à Damas ? "Lorsque l'on y débarque, oui", répond le proviseur, " sans cesse, il y a du bruit avec les avions qui décollent même si ça se passe loin". Et concernant le lycée français, s'il n'a pas été directement menacé, l'établissement a souvent été la victime collatérale des combats. "Une roquette en décembre 2013 et deux missiles, l'un en avril 2015 et l'autre, il y a une semaine", explique Michel Leprêtre, "un missile est tombé à quelques mètres de la cour de récréation".
"La proximité du danger". Depuis qu'il est en poste, le proviseur a bien noté qu'il y a une chose qui a changé : "la proximité du danger" avec l'avancée inexorable de l'Etat islamique. "Les islamistes encerclent la ville", assure-t-il, "ils ont aussi des relais, des cellules dormantes dans les quartiers". Même si, selon lui, le régime de Damas "ne va pas tomber facilement".
"La France est aimée en Syrie". Que pensent les Syriens des Français ? Michel Leprêtre répond : "en général, on me prend pour un Russe mais lorsque je dis que je suis Français, j'ai un supplément de sourire et je suis le bienvenu". "La France est aimée par les Syriens notamment pour sa culture", conclut-il.