Le contexte : Moscou a effectué mercredi ses premiers bombardements en Syrie à la surprise générale des Etats-Unis et des Européens ; alors que des discussions diplomatiques sont engagées entre Moscou et Washington, dans le cadre de l’Assemblée générale de l'ONU.
Les frappes surprises de Moscou. L'aviation russe a mené mercredi ses premières frappes, à la demande du président syrien. d'autres ont été menées jeudi. Le Kremlin a affirmé qu'il fallait prendre les "terroristes" de vitesse et détruire leurs positions en Syrie, avant qu'ils ne viennent "chez nous".
Les doutes des Européens et des Américains. Moscou n’ayant fourni que très peu d’informations sur les cibles visées lors des raids aériens de mercredi, les Américains et Européens s’interrogent sur les positions détruites et sur ceux que Moscou qualifie de terroristes : s’agit-il uniquement des soldats de l’Etat islamique ou également les rebelles qui s’opposent à Bachar al-Assad ? Le ministre des Affaires étrangère russe, Sergueï a assuré jeudi que "les frappes menée visaient le groupe Etat islamique en Syrie, tout comme la coalition", sans plus de détails.
Une réunion militaire au plus vite. Mis devant le fait accompli, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a retrouvé son homologue russe Sergueï Lavrov au Conseil de sécurité de l'Onu. Dans la foulée de leur rencontre, ils ont annoncé s'être mis d'accord sur la nécessité d'une rencontre "entre militaires, aussi vite que possible, peut-être même demain" afin d'"éviter tout incident" entre leurs aviations en Syrie.
"Déconflictualiser" au plus vite. La réunion entre les deux armées doit porter sur ce que John Kerry a appelé en anglais la "deconfliction". Il s'agit d'éviter un incident militaire entre les avions russes et ceux de la coalition internationale pilotée par les Etats-Unis, qui depuis un an frappe les positions de l'EI. Cette réunion a débuté jeudi après-midi.
Un profond désaccord sur le sort de Bachar al-Assad. Si les différentes parties parviennent à un accord militaire, sur le plan diplomatique l’issue est tout sauf proche. L'accélération de l'engagement de Moscou s'inscrit sur fond de bras de fer entre Barack Obama et Vladimir Poutine sur le sort à réserver au président syrien, "tyran" pour le premier et rempart contre l'EI pour le second.
Vladimir Poutine cherche à convaincre la communauté internationale de former une "large coalition antiterroriste" contre l'EI, incluant Damas et Téhéran. Mais Barack Obama et le président français François Hollande ont rejeté cette idée, insistant sur la nécessité d'un "nouveau dirigeant" à Damas.