Les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) avaient lancé jeudi un assaut surprise contre Kobané. Ils ont été chassés samedi de cette ville du nord de la Syrie, à la frontière avec la Turquie, par les forces kurdes. En 48 heures, les combattants de l'EI ont tué plus de 200 civils, dont des femmes et des enfants.
"Des familles entières" abattues. Pendant l'assaut, les djihadistes ont en effet abattu "des familles entières", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Jeudi, en lançant leur offensive, les djihadistes s'étaient retranchés dans des immeubles, prenant en otage des dizaines de civils, qui ont finalement réussi à fuir avec l'aide des forces kurdes. Samedi, de nouveaux cadavres ont été découverts. Il s'agit, selon l'OSDH, de l'un des "pires massacres" commis par l'EI en Syrie.
"Un horrible massacre". Pendant les combats à Kobané, 54 djihadistes ont en outre été tués, ainsi que 16 combattants kurdes. Mais à en croire l'OSDH, le repli des djihadistes ne constitue pas vraiment une "défaite", "dans la mesure où l'EI a réussi à exécuter son plan à Kobané, qui consistait à y commettre un massacre. Il a été chassé mais après avoir perpétré un horrible massacre".
Une opération de "vengeance" ? En janvier, c'est à Kobané que l'EI avait subi son premier revers depuis le début de son expansion, en 2013, en Syrie. Ce sont les Unités de protection du peuple kurde (YPG), aidées de raids aériens de la coalition, qui les avaient chassés. Pour certains analystes, l'offensive surprise lancée jeudi s'expliquait donc comme une "vengeance" et une "opération de diversion" des djihadistes, qui ont subi des défaites ces derniers temps face aux forces kurdes dans le nord de la Syrie.