L'Assemblée générale des Nations unies doit voter vendredi sur un projet de résolution demandant un cessez-le-feu immédiat en Syrie et un accès pour les convois humanitaires. Pour cela, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie va rencontrer l'équipe de Donald Trump la semaine prochaine.
Une résolution non-contraignante. Le Canada a rédigé le texte, sur lequel vont voter les 193 pays de l'Assemblée générale. Il s'agit d'une résolution non-contraignante qui demande "un arrêt complet de toutes les attaques contre les civils" et la levée de tous les sièges des villes encerclées. La Russie et la Chine ont mis leur veto plus tôt cette semaine à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu de sept jours à Alep, que le régime syrien est sur le point de reprendre aux rebelles. C'était la sixième fois que Moscou, proche allié du régime syrien de Bachar al-Assad, mettait son veto à une action du Conseil sur la Syrie.
Une mesure trop tardive. "Je crains malheureusement que ce soit trop peu, trop tard", a regretté l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. Le vote "montrera qu'il y a une majorité morale" de pays "désespérés qu'après une série de veto, le Conseil de sécurité n'a pas réussi à faire preuve de l'unité nécessaire pour faire avancer la situation en Syrie", a-t-il ajouté. La Russie a d'ores et déjà estimé que le projet de résolution canadien n'aurait aucun impact sur le terrain.
Un plaidoyer pour des négociations de paix. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a demandé jeudi au Conseil de sécurité la reprise du dialogue pour mettre un terme à la guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts en près de six ans. Il est "temps désormais de contempler sérieusement la possibilité d'une relance des discussions politiques", a-t-il dit aux journalistes après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. Il a également annoncé qu'il prévoyait de rencontrer lundi et mardi prochain l'équipe du prochain président des États-Unis, Donald Trump, à New York et à Washington.
L'arrêt des raids aériens, un bon signe ? Ces déclarations suivent l'annonce surprise jeudi par la Russie, alliée clé du régime syrien de Bachar al-Assad, d'un arrêt des raids aériens et des tirs d'artillerie de l'armée syrienne sur les quartiers rebelles d'Alep, une mesure censée assurer l'évacuation de milliers de civils pris au piège des violences.
Le dernier round de pourparlers indirects s'était achevé en avril sans aucun progrès, notamment sur la question clé d'un futur gouvernement syrien et du sort réservé à Bachar al-Assad. "Les victoires militaires ne sont pas une victoire pour la paix, car la paix doit être gagnée séparément", a encore déclaré Staffan de Mistura. Il a ajouté que le dialogue ne pourrait reprendre qu'à condition que Damas soit prêt à "discuter en détails" des termes d'un accord et si l'opposition ne "refuse pas de venir".