"Une campagne coordonnée et répétée de mensonges". Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad a qualifié en ces termes les accusations des "pays occidentaux", assurant que Damas a eu recours à des armes chimiques au cours du conflit sanglant qui ravage le pays depuis plus de cinq ans lors de l'ouverture annuelle des pays membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), à La Haye.
Gaz au chlore. Plus de 300.000 personnes ont perdu la vie depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, déclenché par une révolte populaire réprimée dans le sang par le président Bachar al-Assad. Le JIM, la mission d'enquête conjointe créée en août 2015 par l'ONU et l'OIAC, a déjà conclu que l'armée syrienne avait répandu par hélicoptère du gaz de chlore sur trois localités du nord de la Syrie en 2014 et 2015.
"Des éléments faux et peu convaincants". C'était la première fois que Damas était ainsi directement mise en cause et que des unités de l'armée syrienne étaient désignées nommément comme responsables d'attaques au gaz de chlore. Ces rapports ont été écrits "sur la base d'éléments faux et peu convaincants" qui "sapent la crédibilité de l'OIAC", a assuré le ministre syrien. Les enquêteurs ont également déterminé que le groupe Etat islamique (EI) avait utilisé du gaz moutarde dans une attaque en août 2015.
Arsenal chimique. Au début de la réunion, le directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, a répété lundi qu'il restait dans les déclarations de la Syrie sur son stock d'armes chimiques des "manques, des divergences". Mi-novembre, il avait expliqué que l'OIAC examinait plus de 20 accusations sur l'utilisation d'armes chimiques dans le pays. Après une attaque chimique ayant fait des centaines de morts dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013, la Syrie avait accepté de divulguer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'OIAC.