Les négociations de paix syriennes censées s'ouvrir lundi à Genève s'annoncent ardues. Les deux parties ne semblent en effet guère prêtes à faire le moindre compromis sur une question au cœur du conflit qui fait rage depuis cinq ans dans le pays : l'avenir du président Bachar al Assad.
L'Europe déterminée à avancer. Les pourparlers, organisés sous l'égide des Nations Unies avec le soutien des Etats-Unis et de la Russie, constituent la vraie première tentative diplomatique de mettre un terme au conflit depuis que Moscou a lancé en septembre sa campagne de frappes aériennes dans le pays, intervention qui a remis les forces gouvernementales en selle sur le champ de bataille. Au moment où le conflit syrien devrait entrer cette semaine dans sa sixième année, les Etats occidentaux semblent plus déterminés qu'auparavant à mettre un terme à une guerre qui a conduit des centaines de milliers de réfugiés à fuir vers l'Europe tout en donnant lieu à la montée en puissance de l'organisation Etat islamique.
Pour Damas, l'opposition se fait des illusions. Si la récente coopération entre les Etats-Unis et la Russie ont permis la mise en place d'une cessation des hostilités entrée en vigueur le 27 février, et d'ouvrir la voie aux discussions prévues à Genève, les positions du gouvernement et de l'opposition semblent laisser peu de place à un règlement négocié.
Preuve que le gouvernement syrien se voit en position de force, le ministre des Affaires étrangères Walid al Moualem, a souligné samedi que l'opposition se faisait des "illusions" si elle pensait pouvoir mettre sur la table à Genève l'avenir du président Assad. Le Haut Conseil des négociations (HCN), principale coalition de l'opposition, a aussitôt accusé Damas de torpiller ainsi les discussions avant même qu'elles ne commencent.
Les Etats-Unis et la France ont qualifié dimanche de "provocation" les déclarations du gouvernement syrien avant la reprise des négociations de paix lundi à Genève. La Russie et l'Iran, alliées du président syrien Bachar al Assad, auront à démontrer que le gouvernement de Damas est prêt à respecter ses engagements, ont précisé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à l'issue d'une réunion à Paris sur la Syrie.