Les dernières rations alimentaires sont en train d'être distribuées aux habitants assiégés des quartiers rebelles d'Alep-est où l'aide n'a pas pu être acheminée depuis quatre mois, a indiqué jeudi l'ONU, en appelant les parties à autoriser la livraison d'aide humanitaire pour éviter une famine. "Les dernières rations alimentaires sont en train d'être distribuées au moment où nous parlons", a déclaré Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'ONU sur l'aide humanitaire. "Il n'y aura plus rien à distribuer la semaine prochaine", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.
Coupé du monde. Les quartiers rebelles d'Alep-est abritent plus de 250.000 personnes qui vivent assiégées depuis plus de trois mois par les forces du président syrien Bachar al-Assad. L'ONU n'est pas parvenue à faire acheminer de l'aide sur place depuis début juillet, malgré les différentes trêves observées par les forces syriennes et russes, car les humanitaires n'avaient pas reçu les feux verts nécessaires de toutes les parties sur le terrain, a expliqué Jan Egeland.
300 malades et blessés à évacuer. "Les conséquences d'une non-assistance [...] seront si catastrophiques que je ne peux même pas imaginer ce scénario", a-t-il affirmé, expliquant que ne pas autoriser l'acheminement de l'aide reviendrait à "affamer" un quart de million de personnes. Il a également annoncé que l'ONU avait lancé la semaine dernière "une nouvelle initiative" en 4 points pour Alep-est, qui demande à toutes les parties d'autoriser l'acheminement de l'aide médicale, d'une assistance humanitaire, de permettre l'évacuation d'environ 300 malades et blessés et d'autoriser du personnel médical à entrer dans cette partie de la ville. "Ce dont nous avons besoin, c'est le feu vert de toutes les parties sur le terrain. Nous avons besoin de garanties de sécurité", a souligné Jan Egeland, précisant que vingt camions étaient en attente à la frontière turque.
La nécessité d'un "engagement total". La guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. "C'est la pire crise humanitaire, crise de réfugiés et conflit depuis une génération", a-t-il dit. Interrogé par les journalistes sur les conséquences de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, Jan Egeland a simplement déclaré : "Nous avons besoin d'un engagement total et ininterrompu des Etats-Unis en Syrie".