Une dizaine de groupes rebelles en Syrie ont annoncé lundi qu'ils suspendaient toute discussion liée aux pourparlers de paix prévus à Astana, en réponse aux "violations" par le régime de la trêve en vigueur depuis quatre jours.
"Le régime et ses alliés n'ont cessé d'ouvrir le feu". "Ces violations se poursuivant, les factions rebelles annoncent (...) le gel de toute discussion liée aux négociations d'Astana", ont-ils indiqué dans un communiqué, en référence aux pourparlers de paix que doivent parrainer fin janvier au Kazakhstan la Russie, alliée du régime de Damas et la Turquie, soutien de la rébellion. Les insurgés affirment avoir "respecté le cessez-le-feu dans l'ensemble du territoire syrien (...) mais le régime et ses alliés n'ont cessé d'ouvrir le feu et ont mené d'importantes et fréquentes violations notamment dans les régions (rebelles) de Wadi Barada et la Ghouta orientale", toutes deux situées dans la province de Damas. "En dépit des demandes répétées faite à la partie garante du régime (la Russie, ndlr), ces violations se poursuivent, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes", a dénoncé le communiqué.
Depuis deux semaines, soit avant même l'instauration de la trêve globale par Ankara et Moscou en prélude aux pourparlers d'Astana, l'armée de l'air syrienne bombarde presque quotidiennement Wadi Barada, à 15 km de Damas. Le régime de Bachar al-Assad veut capturer cette région où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la capitale et ses environs. Lundi, l'armée et le Hezbollah libanais ont avancé aux abord d'Aïn al-Fijé, une des principales sources, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Toute (avancée) sur le terrain va à l'encontre de l'accord (de trêve) et si les choses ne reviennent pas comme avant, l'accord sera considéré nul et non avenu", ont encore prévenu les rebelles.
Énième trêve, énième échec. Parmi les signataires du communiqué figurent les groupes rebelles islamistes Jaich al-islam et Faylaq al-Rahmane, influents à Damas, de même que le groupe Sultan Mourad, appuyé par la Turquie, et Jaich al-Ezza, actif dans la province de Hama (centre). En vigueur depuis jeudi à minuit, la cessation des hostilités - la énième depuis le début de la guerre il y a près de six ans - doit ouvrir la voie à des négociations de paix fin janvier à Astana au Kazakhstan, sous l'égide de Moscou et de Téhéran et d'Ankara, soutien des rebelles.