L'ONU a appelé jeudi à une trêve des combats de 48 heures chaque semaine pour apporter de l'aide aux 250.000 habitants bloqués dans la partie orientale d'Alep, dans le nord de la Syrie, tenue par les rebelles et assiégée par l'armée régulière.
"Une pause dans les combats". "Le compte à rebours a commencé dans l'est d'Alep", a déclaré à Genève Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'ONU sur l'aide humanitaire en Syrie. "Les convois humanitaires, le personnel, l'aide, tout est prêt. Ce qu'il nous faut c'est une fenêtre de 48 heures de trêve chaque semaine pour atteindre la partie est d'Alep", a-t-il dit. Jan Egeland a expliqué que ce délai était nécessaire car les routes étroites menant à la ville ne permettent pas le passage de gros camions."Nous avons besoin d'une pause dans les combats (..) pour éviter une catastrophe", a-t-il martelé devant la presse.
Une situation "dévastatrice". Les troupes du régime de Damas ont coupé le 7 juillet le dernier axe de ravitaillement des quartiers est de la ville tenus par les rebelles, faisant craindre des risques de pénurie générale pour la population. La représentante du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) en Syrie a qualifié jeudi la situation dans la région d'Alep de "dévastatrice et accablante". "Aucun adulte, et encore moins un enfant, ne devrait avoir à vivre cela", a déclaré Marianne Gasser, qui se trouve à Alep. "Les gens essayent de survivre dans les circonstances les plus désespérées. Toutes les parties au conflit, et ceux qui ont de l'influence sur elles, doivent cesser d'ignorer les règles de la guerre. Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégées", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Le pourparlers de paix au point mort. L'ONU a dénombré 18 zones ou localités assiégées en Syrie, où vivent près de 600.000 personnes, qui ont besoin d'aide. Alep n'en fait pas encore partie, car il faut que l'encerclement militaire, l'absence d'assistance humanitaire et de liberté de mouvement pour les civils durent pendant au moins trois mois pour que les Nations unies puissent officiellement déclarer un lieu comme étant assiégé. Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 280.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes. Alors que la trêve est régulièrement violée depuis fin avril, les pourparlers de paix sont au point mort.