Il flotte comme un parfum de retour à la normale à Damas en Syrie. Depuis l'entrée en vigueur de la trêve il y a un mois, les zones tenues par le régime près des quartiers rebelles ne sont plus sous la menace de bombardements aléatoires. Europe 1 s'est rendu dans un quartier commerçant du nord-est de la ville.
Premier déjeuner en ville depuis un an. Les badauds sont de retour, avec à peine un regard pour un trou et les griffures sur le bitume. Ici, les obus tombaient tous les jours, où presque. Une voiture calcinée rappelle que les quartiers rebelles sont juste à coté, mais depuis que la trêve a commencé il y a un mois, la rue principale est à nouveau embouteillée. Ce jour là, c'est la première fois depuis un an que Houda revient avec ses enfants. "Je refusais de venir ici parce que j'avais peur des mortiers pour mes enfants", nous dit-elle. "Et aujourd'hui, je suis venue ici déjeuner avec eux, faire les vitrines".
Les étals se remplissent à nouveau. Le quartier est en effet très commerçant. Grace à la trêve, Ahmed vend à nouveau ses baskets à la mode et ses chemises colorées. "La fréquentation a augmenté de 90% depuis un mois. Avant, il n'y avait plus personne", observe-t-il. "Tout le monde souhaite que la trêve continue. Mais pas seulement : que la guerre s'arrête et que la vie redevienne normale", confie Ahmed. Cependant, le bruit lancinant des générateurs électriques sur les trottoirs vient rappeler que la guerre n'est pas très loin, et que l’électricité manque toujours plusieurs heures par jour.