Le souk Al-Madina, la grande mosquée et la citadelle ont perdu les couleurs et la grandeur qui leur avaient valu, avec tout le centre ville historique d'Alep, un classement au patrimoine mondial de l'Unesco. Plus aucun hôpital ne fonctionne depuis le mois de novembre. L'eau potable est coupée, la zone industrielle dans laquelle se trouvaient les usines chimiques, pétrochimiques et pharmaceutiques est devenue une ville fantôme. Au total, la guerre en Syrie a détruit, en quatre ans, plus de la moitié des infrastructures et des immeubles d'Alep, selon une "évaluation préliminaire" menée par l'administrateur de la ville, Nadeem Rahmoun.
Des dégâts différents selon les quartiers. "L'évaluation précise ne pourra se faire que lorsque nous aurons couvert tous les quartiers de la ville", a indiqué Nadeem Rahmoun, qui précise par ailleurs que cette première estimation des dommages est plutôt "optimiste". "Les dégâts causés aux bâtiments, aux institutions administratives et aux écoles sont différents selon les districts. Dans certains quartiers les dommages dépassent les 70% et dans d'autres ça atteint les 50%."
L'est de la ville particulièrement endommagé. Le responsable reconnaît en outre "des dégâts importants dans les souks de la vieille ville et qui sont difficiles à chiffrer", car selon lui le patrimoine du vieux Alep est inestimable. Sans surprise, les quartiers d'Alep-est, récemment repris par l'armée syrienne à la rébellion, sont les plus endommagés. Là-bas, "plus de 70% des infrastructures" ont été partiellement ou totalement détruites.