Une nouvelle frontière de l'horreur a été franchie en Syrie. Un groupe rebelle a décidé d'utiliser des civils comme boucliers humains. C’est une vidéo postée sur le web qui en atteste. On y voit des cages en métal, bringuebalées sur des pick-up, dans une rue en ruines d'une banlieue de Damas. A l'intérieur, des dizaines d'hommes et de femmes, présentés comme des partisans du régime.
Des hommes en cage. L'un de ces prisonniers parle à travers les barreaux, il évoque les avions russes, ceux du régime, et demande l'arrêt des bombardements sur ce quartier. Devant la cage, un jeune rebelle, lui, s'adresse directement à Bachar al-Assad : "Si tu tues ma mère, tu les tues", le message est clair : ce sont des boucliers humains. Qui fait ça ? Ce n'est ni Daech, ni Al-Qaïda. Cela se passe dans une zone contrôlée par un très puissant groupe rebelle, "l'Armée de l'Islam".
"Cette utilisation de civils et de soldats détenus, qui met délibérément leur vie en danger, est toutefois illégale", souligne Human Rights Watch. "La prise d'otages ainsi que les atteintes à la dignité de la personne constituent des crimes de guerre", rappelle l’ONG.
Une propagation du phénomène. "Il y a une espèce d’inspiration vraiment macabre qui a lieu. On voit un groupe qui introduit une forme de mauvais traitements et petit à petit on voit d’autres groupes qui sont en train de les adopter eux-aussi", explique Nadim Khoury, de l'ONG Human Rights Watch. "Il n’y a plus de règle, tout est permis, c’est l’absence de toute retenue", regrette-t-il, soulignant qu’il existe aussi "dans la communauté internationale, une absence de vrais efforts pour protéger les civils en Syrie".
Les civils, justement, de cette même banlieue de Damas ont été la cible vendredi dernier de bombardements du régime : 70 morts et plus de 500 blessés sur un marché.