Les combats et les raids aériens ont repris de plus belle dans la nuit de lundi à mardi sur les principaux front de la guerre en Syrie après la fin de la trêve, selon des correspondants de l'AFP et des militants.
Alep, de nouveau une cible.Dans Alep, la deuxième ville du pays divisée depuis juillet 2012 entre quartiers rebelles et prorégime, des raids et des bombardements ont visé des zones rebelles jusqu'à 02h (minuit heure française), a rapporté un correspondant de l'AFP sur place. De nombreux habitants ont passé la nuit calfeutrés dans leur appartement. De fortes détonations étaient entendues mardi matin par intermittence dans la ville.
Les fiefs rebelles visés. Des combats ont été signalés dans la Ghouta orientale, un fief rebelle à l'est de la capitale Damas, où l'armée syrienne avait annoncé une large offensive lundi, quelques heures avant qu'elle ne décrète la "fin" de la trêve. Selon un correspondant de l'AFP dans ce secteur, des accrochages sporadiques se poursuivaient mardi matin.
Des tirs d'artillerie ont visé par ailleurs des secteurs rebelles à Talbisseh, près de Homs (centre), selon un militant, Hassan Abou Nouh. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), des avions ont survolé la localité de Salqine, tenue par le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) avec des groupes rebelles islamistes, a rapporté un militant de cette région, Nayef Mustafa. "Le calme règne maintenant mais des appareils ont tiré à la mitrailleuse pendant la nuit", a-t-il ajouté. "Maintenant que la trêve s'est effondrée, les gens s'attendent à de nouveaux largages de barils d'explosifs (par l'aviation du régime). C'est ça notre situation", a déploré ce militant.
Civils et ONG sont touchés par le retour des combats. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) au moins 36 civils ont péri à Alep et dans sa province dans les raids depuis la fin de la trêve. Douze employés du Croissant rouge et chauffeurs de camion, qui devaient acheminer une aide humanitaire dans la province d'Alep, ont péri dans des frappes lundi soir, toujours selon l'OSDH. Cette ONG n'était pas en mesure de préciser de quelle nationalité étaient les avions ayant mené ces frappes, mais aucun groupe rebelle syrien ne dispose de force aérienne.
L'ONU a indiqué que le raid avait endommagé au moins 18 camions chargés d'aide humanitaire. Ils faisaient partie d'un convoi de 31 véhicules de l'ONU et du Croissant rouge syrien qui livrait de l'aide à 78.000 personnes à Orum al-Koubra, selon le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.