L'opération d'évacuation de tous les civils et combattants prorégime de Foua et Kafraya, les deux dernières localités assiégées de Syrie, encerclées depuis trois ans par des rebelles et djihadistes, a pris fin jeudi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Libération de prisonniers. Les deux localités situées dans la province d'Idleb (nord-ouest) sont désormais vides "après l'évacuation de 6.900 personnes - civils et combattants prorégime", a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Cette opération a commencé dans la nuit, dans le cadre d'un accord conclu mardi entre la Russie, alliée du régime, et la Turquie, soutien des rebelles. Pendant plusieurs heures, plus d'une centaine de bus ont quitté les deux villages en direction de territoires sous contrôle gouvernemental dans la province voisine d'Alep. Un correspondant de l'AFP a vu les premiers bus arriver en zone gouvernementale dans le sud de cette province.
"Avec l'arrivée des bus dans les territoires sous contrôle du régime, ce dernier a commencé à libérer les prisonniers selon l'accord", a indiqué Rami Abdel Rahmane. Le texte conclu entre Moscou et Ankara prévoit la libération de 1.500 prisonniers détenus par régime en échange de ces évacuations. Ces localités, en majorité de confession chiite et acquises au régime de Bachar al-Assad, étaient assiégées depuis 2015 par des rebelles et par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, qui contrôlent la plus grande partie de la province.
Première évacuation avortée. "Les combattants de Hayat Tahrir al-Cham sont entrés dans les deux localités" après la fin des évacuations, a indiqué une source au sein du groupe djihadiste. En avril 2017, au terme d'un accord entre Damas et les rebelles, une opération d'évacuation avait déjà eu lieu à Foua et Kafraya, mais un attentat suicide visant un convoi de civils évacués avait fait 150 morts, dont 72 enfants.