Une enquête conjointe des Nations unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a conclu que les forces du président syrien Bachar al Assad s'étaient rendues coupables de deux attaques toxiques et l'organisation Etat islamique (EI) d'une autre en Syrie. Dans un rapport consulté mercredi par Reuters, la commission d'enquête formée avec l'aval unanime du Conseil de sécurité de l'Onu rend ses conclusions sur ses recherches menées depuis un an sur neuf attaques menées dans sept régions de Syrie, où une enquête de l'OIAC avait déjà établi que des substances chimiques avaient probablement été utilisées.
Attaques au chlore et au gaz moutarde. Les enquêteurs ont conclu que des hélicoptères de l'armée syrienne étaient responsables de deux attaques au chlore dans deux villes de la province d'Idlib, à Talmenes le 21 avril 2014 et à Sarmine le 16 mars 2015. Ils ont aussi estimé disposer de suffisamment d'éléments pour conclure que les djihadistes de l'Etat islamique avaient utilisé du gaz moutarde au soufre à Marea, dans la province d'Alep, le 21 août 2015. Les enquêteurs n'ont en revanche pas réussi à établir de responsabilité claire pour les six autres attaques.
Des conséquences diplomatiques certaines. Les conclusions de l'enquête ouvrent la voie à l'adoption de sanctions internationales ciblées mais à la condition que le Conseil de sécurité adopte une nouvelle résolution, conformément au Chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Cette question est susceptible de donner lieu à un nouveau bras de fer entre les cinq membres permanents, avec d'un côté la Russie, qui soutient militairement Bachar al Assad, et la Chine, et de l'autre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. L'adjointe de l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Michele Sison, a estimé mercredi devant le Conseil de sécurité que "ceux qui utilisent des armes chimiques en Syrie doivent rendre des comptes à la justice".