Les Etats-Unis ont accusé jeudi la Russie d'avoir "exacerbé" le conflit en Syrie par son appui militaire aux forces gouvernementales, en pleine conférence internationale à Munich pour tenter de trouver une sortie de crise à cette guerre.
Une "mise en péril du processus politique". "C'est le soutien russe au régime Assad ces derniers mois, et plus récemment lors du siège d'Alep, qui a exacerbé, intensifié le conflit", a réagi le porte-parole du département d'Etat Mark Toner, après que le Premier ministre russe Dmitri Medvedev eut averti qu'une offensive terrestre étrangère en Syrie risquait de provoquer "une nouvelle guerre mondiale". Le porte-parole américain a aussi une nouvelle fois jugé que Moscou, par ses frappes depuis le 1er février dans le nord de la Syrie, avait "franchement mis en péril le processus politique" dans ce pays ravagé par une guerre depuis cinq ans.
"Très inquiétant". Les principaux acteurs du dossier syrien menaient de difficiles pourparlers jeudi soir à Munich pour obtenir un cessez-le-feu sans délai de la Russie, sur fond de défiance et de mises en garde face au risque de "guerre mondiale". "C'est très inquiétant", a encore commenté Mark Toner, dont le ministre John Kerry négociait à Munich avec une vingtaine de ses homologues, dont le Russe Sergueï Lavrov. "Le secrétaire d'Etat (John Kerry) a en fait déjà parlé du fait que compte tenu des groupes disparates sur le terrain en Syrie, des différentes factions et éléments qui se battent entre eux, cela pouvait s'aggraver et se transformer en un conflit plus large", a souligné le porte-parole de la diplomatie américaine. "Mais si la Russie s'inquiète, alors elle devrait regarder ce qu'elle fait en soutenant le régime Assad", a rétorqué Mark Toner.
Les Etats-Unis et John Kerry réclament depuis une semaine un "cessez-le-feu immédiat" en Syrie et des couloirs humanitaires pour les villes assiégées. Washington continue de plaider pour une solution diplomatique à ce conflit, en partenariat avec la Russie et conformément à la feuille de route adoptée à Vienne en novembre 2015 et endossée le 18 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU.