Selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry, la tactique du régime syrien de viser délibérément des hôpitaux et personnels médicaux dans les zones tenues par les rebelles a déjà fait des centaines de morts, comme à Alep, mercredi, où des bombardements ont fait au moins 20 morts et des centaines de blessés. "Scandalisés", les Etats-Unis ont ainsi appelé Moscou à faire pression sur son allié Damas pour le pousser à respecter le cessez-le-feu entre le régime et les forces rebelles, mis en place par une résolution du Conseil de sécurité.
"La Russie a une responsabilité urgente". "Nous sommes scandalisés par les raids aériens sur l'hôpital Al-Quds à Alep, soutenu à la fois par Reporters sans frontières et le Comité international de la Croix-Rouge, qui ont tué des dizaines de personnes, dont des enfants, des patients et du personnel médical", a indiqué John Kerry dans un communiqué. "La Russie a une responsabilité urgente pour faire pression sur le régime pour qu'il applique la résolution 2254 du Conseil de sécurité, notamment pour qu'il arrête de s'en prendre aux civils, aux bâtiments médicaux et aux secouristes, et qu'il respecte pleinement le cessez-le-feu", a-t-il encore demandé. Etats-Unis et Russie coprésident le Groupe international de soutien à la Syrie, qui compte 17 pays et cherche à mettre fin à un conflit faisant rage depuis cinq ans en Syrie.
Ban Ki-Moon juge les attaques "inexcusables". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi condamné le bombardement de l'hôpital Al-Quds. "Il faut que justice soit faite pour ces crimes", a-t-il expliqué dans un communiqué. "Les attaques qui ciblent les civils sont des violations inacceptables des lois humanitaires", a-t-il affirmé.
200 morts en une semaine.Un cessez-le-feu mis en place depuis deux mois est de plus en plus précaire et le régime Assad semble préparer un assaut sur Alep après une série de bombardements, dont certains, selon des responsables américains, ont été appuyés par des avions russes. Les raids aériens meurtriers menés par le régime sur les quartiers rebelles et les bombardements des insurgés sur les quartiers gouvernementaux ont fait 200 morts et des centaines de blessés en une semaine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).