Le ministère de la Défense de Taïwan a affirmé vendredi soir que 62 avions chinois avaient été détectés autour de l'île dont Pékin revendique la souveraineté, au cours de la deuxième journée des exercices militaires lancés par la Chine. "Depuis 07H14 aujourd'hui (23H14 GMT jeudi), 62 avions ont été détectés... dont 47 ont franchi la ligne médiane", a déclaré le ministère dans un communiqué, en référence à la ligne coupant en deux le détroit de Taïwan, dans le cadre d'exercices militaires présentés par Pékin comme une "punition sévère" contre les "séparatistes" de l'île. Il s'agit du plus grand nombre d'avions observés en 24 heures cette année.
Les manœuvres chinoises impliquent l'armée de terre, de mer et de l'air
Les 47 appareils qui ont franchi la ligne médiane sont "entrés dans la zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) du nord, du centre et du sud de Taïwan pour collaborer avec 27 navires de la marine et des garde-côtes dans le cadre d'exercices militaires", a précisé le ministère. Jeudi, au premier jour de ces manœuvres militaires baptisées "Joint Sword-2024A", 49 avions chinois avaient été détectés autour de Taïwan. Démarrées jeudi matin dans le détroit, autour de Taïwan et près des îles alentours, ces manœuvres impliquent l'armée de terre, la marine, l'armée de l'air et l'unité des fusées.
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Elles doivent durer jusqu'à vendredi inclus, mais les analystes préviennent qu'elles pourraient être prolongées ou renouvelées prochainement. Leur objectif est de vérifier la "capacité de prendre le pouvoir et de frappes conjointes, ainsi que de contrôle de territoires clés", a déclaré vendredi Li Xi, porte-parole de l'armée chinoise. Pékin a présenté jeudi ces exercices militaires comme une "punition sévère" contre les "séparatistes" de l'île qui finiront "dans le sang", en réaction au discours d'investiture lundi de Lai Ching-te, perçu par la Chine comme un "aveu de l'indépendance de Taïwan".
Taïwan "défendra les valeurs de liberté et de démocratie", avait promis jeudi Lai Ching-te, décrit par Pékin comme un "dangereux séparatiste" pour ses déclarations passées en faveur de l'indépendance de l'île, même s'il a depuis modéré son discours.