Le parti du principal opposant tchadien s'est "catégoriquement opposé" samedi à la prochaine visite à N'Djamena de la candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle française, Marine Le Pen.
Une visite des troupe de l'opération Barkhane. "L'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) s'oppose catégoriquement à la visite annoncée de Marine Le Pen, candidate de l'extrême droite raciste et xénophobe à l'élection présidentielle en France", écrit ce parti dans un communiqué.
Marine Le Pen rendra visite aux soldats de la force française Barkhane au Tchad en milieu de semaine prochaine, a-t-on appris vendredi à Paris de sources concordantes. La présidente du Front National (FN) rencontrera les militaires français mercredi 22 mars au QG de la force à N'Djamena, a indiqué la porte-parole du ministère de la Défense, Valérie Lecasble. "Le Tchad ne doit pas montrer une quelconque sympathie pour cette candidature sous le prétexte de visiter la force Barkhane et rencontrer les autorités tchadiennes", a ajouté l'UNDR.
Marine Le Pen, un soutien au président tchadien contesté. L'UNDR est présidée par Saleh Kebzabo, qui a contesté la réélection du président tchadien Idriss Deby Itno pour un cinquième mandat il y a un an. Officiellement, Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, avait été réélu avec près de 60% des voix, loin devant Saleh Kebzabo, deuxième avec 12,77% des voix. "Marine Le Pen a été la première personnalité française à féliciter Idriss Déby après son coup d'État électoral. Vient-elle au Tchad pour récolter la récompense de ce minable geste?", a demandé l'UNDR.
Au total, quelque 4.000 Français sont engagés dans l'opération Barkhane qui mène des opérations contre les djihadistes dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso), selon l'état-major français.