Les autorités de Téhéran sont déterminées à "déjouer les complots" des États-Unis contre l'Iran et fourniront aux agents économiques nationaux "les devises nécessaires" aux importations et aux exportations, a assuré samedi le président iranien Hassan Rohani.
"Une entente avec les États amis". Face au renforcement des sanctions économiques américaines contre l'Iran ordonné en mai par la Maison Blanche avec la sortie des États-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015, "la voie choisie par la République islamique d'Iran est la persévérance, la résistance", a déclaré Hassan Rohani dans une allocution retransmise par la télévision d'État iranienne. "Chaque fois qu'on a pu déjouer les complots, le peuple et le gouvernement étaient côte à côte", a-t-il ajouté, parlant d'"instaurer une coordination avec le peuple et [de] trouver une entente avec les États amis".
États-Unis "isolés". "Les États-Unis sont de plus en plus isolés sur le sujet des sanctions", a estimé Hassan Rohani, brocardant la "politique aventuriste" du président américain Donald Trump, qui ne concerne "pas seulement le peuple iranien, mais même [les] alliés les plus proches" des États-Unis. "La logique illégale des États-Unis n'est soutenue par aucune des organisations internationales", a-t-il ajouté. Hassan Rohani a tenu ces propos encadré des frères Larijani, l'ayatollah Sadegh Larijani, chef de l'Autorité judiciaire, et Ali Larijani, président du Parlement, insistant sur l'"unité" des trois branches du gouvernement.
Les sanctions américaines font fuir les groupes étrangers. Les Européens, la Russie et la Chine, signataires de l'accord de 2015, sont déterminés à sauver ce compromis historique limitant le programme iranien en échange de la levée des sanctions internationales malgré le retrait américain. Début juillet, ils ont conforté le droit de Téhéran à exporter du pétrole et rester un acteur du commerce international. Le retour annoncé des sanctions américaines a toutefois fait fuir les grands groupes étrangers revenus s'implanter en Iran en 2016 après l'entrée en vigueur de l'accord. Il a aussi contribué à affaiblir considérablement la monnaie nationale, le rial iranien, qui a perdu environ 50% de sa valeur en neuf mois face au dollar sur le marché des changes.
Rohani donne des garanties. Nombre d'importateurs et d'exportateurs se plaignent depuis plusieurs mois de ne pas avoir accès aux devises leur permettant de commercer avec l'étranger et les activités des bureaux de changes sont interdites depuis la mi-avril. "Nous mettrons à la disposition des exportateurs et des importateurs les devises nécessaires", a assuré Hassan Rohani, promettant également que "le gouvernement fera tout son possible pour fournir les produits de première nécessité", et "le nécessaire dans le domaine de l'énergie, du transport et de la production".