"Une guerre" : c'est dans ces termes que le président par intérim du Brésil, Michel Temer, a décrit, dans un entretien publié samedi, son premier mois à la tête du pays, après la suspension de Dilma Rousseff.
Une "guerre"... et un "succès". "C'est une guerre, cela a été une guerre", a déclaré le chef de l'Etat au journal Folha de Sao Paulo, qui a publié samedi soir des extraits de cet entretien. Mais "malgré les turbulences, les critiques et les pressions, cela a été un mois de succès", a-t-il assuré : "Nous avons rétabli la communication avec le Parlement, nous avons voté des projets avec une ample majorité et nous sommes en train de renouer la confiance envers le pays, ce n'est pas rien pour un début de gouvernement".
Très critiqué. Michel Temer, du parti centriste PMDB, a été accusé de trahison par Dilma Rousseff, qui attend son procès par le Sénat pour maquillage des comptes publics, et a subi de nombreuses attaques depuis son arrivée au pouvoir. Son équipe gouvernementale a ainsi été critiquée pour son conservatisme et son absence de femmes, tandis que deux de ses ministres ont déjà dû quitter le navire sur des soupçons de corruption. Michel Temer, auparavant vice-président de Dilma Rousseff, restera au pouvoir jusqu'aux prochaines élections générales de 2018 si la dirigeante de gauche est destituée à l'issue de son procès politique. "Nos victoires au Parlement montrent qu'aujourd'hui, il n'y a pas de place pour un retour de Dilma", a-t-il assuré samedi.
Surpris par la situation du pays. Il s'est fixé comme priorité l'économie, alors que le pays, première puissance d'Amérique latine, souffre d'une récession historique. "Nous avons été surpris, de manière négative, par ce que nous avons trouvé ici", a-t-il confié dans son entretien. "Les comptes publics étaient en bien pire état que ce que l'on imaginait : Petrobras (groupe pétrolier public, ndlr) en faillite, la Poste en faillite, Electrobras (entreprise publique d'électricité, ndlr) en faillite", a-t-il affirmé.