Le gouvernement allemand a approuvé mercredi un projet de loi facilitant le recours au bracelet électronique pour les suspects classés "dangereux" et liés au "terrorisme islamiste international", une décision prise à la suite de l'attentat de décembre à Berlin.
Pas "une solution miracle". "Les bracelets électroniques ne sont pas une solution miracle mais sont un instrument important pour faciliter la surveillance des personnes dangereuses", a déclaré le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière à la presse. Selon son porte-parole, un peu plus de 550 personnes classées "dangereuses" par la police fédérale en raison de leur lien "avec le terrorisme islamiste international" peuvent en théorie être soumises à cette surveillance via un bracelet GPS attaché à la cheville. "Combien d'entre eux vont être concernés par cette mesure est une question hypothétique (...) ce n'est pas parce que la police en a le pouvoir qu'elle en fera (systématiquement) usage", a souligné Johannes Dimroth.
Les ministères de la Justice et de l'Intérieur avaient annoncé en janvier vouloir rendre plus facile le recours à la surveillance électronique, tirant les leçons des dysfonctionnements constatés après l'attentat du marché de Noël de Berlin qui a fait 12 morts le 19 décembre. L'auteur, le Tunisien Anis A., avait été à de nombreuses reprises classé "dangereux". Il avait fait l'objet d'une surveillance policière physique car il était soupçonné de vouloir commettre un attentat.
Mais l'enquête avait été classée faute de preuve par le parquet de Berlin en septembre 2016. Peu après, les policiers ont perdu sa trace. Les autorités ont à maintes reprises indiqué ne pas avoir les moyens humains de surveiller en permanence les centaines de personnes classées "dangereuses" et souligné l'impossibilité de placer en détention ces suspects tant qu'ils ne se sont rendus coupables d'aucun crime.