Texas : qui sont les deux suspects de l'attaque de Garland ?

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Un enquêteur sur les lieux de la fusillade de Garland, le 4 mai 2015 aux Etats-Unis. © AFP/GETTY IMAGES/BEN TORRES
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ETATS-UNIS - Après une attaque fulgurante contre un "concours de caricatures de Mahomet" au Texas, le profil des deux tireurs abattus laisse entrevoir l'ombre du djihadisme.

Il n'aura fallu que quelques secondes aux policiers pour mettre un terme à la fusillade. Dimanche soir, deux hommes armés ont fait irruption devant un centre qui abritait le concours de caricatures de Mahomet d'une association controversée au Texas, cet Etat du sud américain. Les forces de l'ordre présentes sur place ont abattu les deux tireurs, qui détenaient des fusils d'assaut.

Les autorités n'ont pas voulu confirmer leur identité, mais d'après les médias américains, il s'agirait de deux colocataires de 31 et 34 ans, Elton Simpson et Nadir Soofi. Les deux hommes partageaient un appartement à Phoenix, dans l'Arizona, à près de 1.000 kilomètres de la banlieue de Dallas où a eu lieu la fusillade. La télévision américaine CNN a montré des images du FBI entrant dans leur logement, probablement pour le fouiller.

Elton Simpson, connu du FBI. Le premier des deux n'était pas un inconnu des services de justice. D'après le journal local Dallas Morning News, dès 2006, Elton Simpson aurait fait part de son intention de rejoindre un groupe terroriste. Il faisait, selon le quotidien, l'objet d'une enquête pour terrorisme. D'après des documents de justice, il avait été condamné cinq ans plus tard, en août 2011, pour avoir menti au FBI.

Des agents du FBI avaient soumis au tribunal les enregistrements de conversations entre un informateur et le jeune homme durant lesquelles il évoquait sa volonté de rejoindre ses "frères" et accomplir le djihad. Mais le juge avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour établir formellement son intention de rejoindre un groupe islamiste en Somalie, pays où sont largement implantés les shebab, la branche locale d'Al-Qaïda. Né et élevé aux Etats-Unis, Elton Simpson avait affirmé qu'il voulait aller sur le continent africain pour y étudier l'islam dans une école coranique sud-africaine.

Son ancienne avocate a parlé de lui au Dallas News comme quelqu'un de "respectueux", dont elle n'a jamais soupçonné la dangerosité. "Il était très gentil et était un musulman dévoué", a assuré Kristina Lyn Sitton, évoquant "un garçon normal". La famille du djihadiste présumé a affirmé n'avoir eu "aucune idée des plans d'Elton" et a présenté tout son soutien aux forces de l'ordre.

Le choc pour la mère de Nadir Soofi. Les proches de Nadir Soofi, eux, disent également leur étonnement. Sa mère a dévoilé au Dallas Morning News que le jeune homme avait grandi quelques années à Garland, où a eu lieu la fusillade. Sharon Soofi confie avoir élevé son fils "de façon normale et américaine" et n'avoir eu aucune idée d'une quelconque radicalisation du trentenaire, qu'elle pense avoir été un musulman modéré. "Je ne sais pas si quelque chose a basculé ou si Elton Simpson a eu une influence sur lui", a ajouté la femme. Plus jeune, Nadir Soofi avait entamé des études de médecine. Il laisse derrière lui un fils de huit ans.

Le parallèle Charlie Hebdo. En raison du profil des suspects et de l'événement visé, les médias américains ont rapidement fait le rapprochement entre cette attaque et celle qui a visé le journal satirique Charlie Hebdo, en France au mois de janvier. Deux collaborateurs de l'hebdomadaire, présents aux Etats-Unis pour recevoir un prix pour la liberté d'expression, ont refusé l'amalgame entre leur travail et celui de l'American Freedom Defense Initiative, une association controversée et souvent taxée d'islamophobie. "Nous n'avons rien à voir avec ces gens-là", a affirmé Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo.