Thaïlande : retrait de la candidature de la soeur du roi au poste de Premier ministre

La princesse Ubolratana Rajakanya, sœur du roi de Thaïlande, en 2008 © FRED DUFOUR / AFP
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avec AFP

La princesse Ubolratana Rajakanya, sœur du roi de Thaïlande, ne se présentera finalement pas au poste de Premier ministre lors des élections législatives du 24 mars. Sa candidature n'a tenu que 24 heures, avant d'être torpillée par le palais.

La candidature de la sœur du roi de Thaïlande au poste de Premier ministre n'aura tenu qu'une journée : le parti sous la bannière duquel elle devait concourir a fait machine arrière samedi, après son torpillage par le palais.

La candidature de la princesse Ubolratana "mettait l'institution royale en danger". "Le parti Thai Raksa Chart se soumet à l'ordre royal" diffusé la veille au soir à la télévision, désapprouvant cette entrée inédite en politique, a annoncé la formation créée par des proches de Thaksin Shinawatra, bête noire des ultra-monarchistes. "La candidature d'Ubolratana franchissait clairement la ligne rouge et mettait l'institution royale en danger", analyse Puangthong Pawakapan, professeure de sciences politiques à l'université Chulalongkorn de Bangkok.

Pour elle, comme pour les rares analystes acceptant de s'exprimer publiquement depuis que le palais a mis son veto au plan, dès la diffusion du bulletin du palais vendredi soir, le sort de la princesse était scellé : elle n'allait pas entrer dans l'Histoire comme la première princesse chef de gouvernement civil.

Un camouflet. Les groupes ultra-royalistes, qui voient Thaksin Shinawatra et ses partisans comme de dangereux anti-monarchistes, ne s'y sont pas trompés, célébrant sur les réseaux sociaux depuis vendredi soir le camouflet donné à la princesse. Certains sont allés jusqu'à demander que la princesse fasse des excuses publiques pour s'être alliée avec les "Rouges", couleur des Shinawatra. La princesse avait publié samedi matin, avant l'annonce de son retrait, un message sur Instagram laissant encore à penser qu'elle pourrait maintenir sa candidature.

"Je tiens à le répéter, avec sincérité : je veux que la Thaïlande aille de l'avant et soit reconnue par la communauté internationale", disait cette princesse haute en couleur, ayant longtemps vécu aux Etats-Unis, signant du hashtag "LoveLove". 

Les élections législatives se tiennent le 24 mars. Ubolratana, 67 ans, ne sera donc pas Première ministre sous l'étiquette du parti Thai Raksa Chart, dirigé par le clan du milliardaire et ancien Premier ministre en exil Thaksin. Envoyant un premier signal inquiétant, le parti Thai Raksa Chart avait annulé dans la matinée un premier rassemblement de campagne, en vue des élections législatives du 24 mars, qui était prévu samedi à Bangkok.