La Première ministre britannique, Theresa May, a confirmé vendredi, dans un discours prononcé à Florence, en Italie, que le Royaume-Uni cesserait d'être un membre de l'Union européenne en mars 2019 et a souhaité qu'une période de transition soit alors mise en oeuvre. Ni le Royaume-Uni ni l'Union européenne ne seront en effet en mesure d'appliquer dès cette date les détails des nouveaux arrangements post-Brexit, a-t-elle considéré.
Une période de transition pour rassurer aussi les entreprises. Elle a estimé que cette période devrait probablement durer deux ans environ durant lesquels les règles européennes existantes serviraient de cadre à l'accès aux marchés britannique et européen et a espéré que les détails de cette "période de transition" seraient réglés aussi vite que possible. "Durant cette période de mise en oeuvre, les gens continueront de pouvoir venir, vivre et travailler au Royaume-Uni, mais il y aura un système d'enregistrement, des préparatifs essentiels pour le nouveau régime", a-t-elle dit. Cette transition, a-t-elle ajouté enfin, contribuera aussi à rassurer les entreprises en leur apportant de la certitude.
Les jugements de la Cour de Justice de l'UE seront pris en compte. La Première ministre britannique a également annoncé vendredi qu'elle voulait que les tribunaux britanniques "prennent en compte" les jugements de la Cour de justice de l'Union européenne dans leurs décisions concernant les droits des citoyens européens après le Brexit. "Je veux intégrer notre accord (de sortie de l'UE) dans la loi britannique et m'assurer que les tribunaux britanniques s'y réfèrent directement (…) et puissent se référer aux jugements de la Cour européenne de justice", a-t-elle déclaré dans un discours à Florence, en Italie.
Macron note des "avancées" dans le discours de Theresa May
Emmanuel Macron a réagi au discours de Theresa May, estimant qu'il comporte des "avancées" et des "ouvertures". "Je note des avancées et des signaux envoyés par la Première ministre britannique qui montrent une volonté", a-t-il affirmé. "Avant toute avancée, nous souhaitons clarifier les choses sur le règlement des citoyens européens, les termes financiers de la sortie et la question de l'Irlande. Si ces trois points ne sont pas clarifiés, nous ne pourrons pas avancer sur le reste", a rappelé Emmanuel Macron. "Sur deux de ces points (…) des ouvertures ont été faites, il appartient à Michel Barnier de s'exprimer sur celles-ci."
Le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier a justement salué "l'esprit constructif" du discours sur le Brexit prononcé par la Première ministre britannique. Theresa May "a exprimé un esprit constructif qui est aussi l'esprit de l'Union européenne dans cette négociation inédite", a déclaré Michel Barnier dans un communiqué. L'UE attend cependant des détails sur "les implications concrètes" de ce discours, a-t-il ajouté.