Un tir de missile balistique émis depuis la Corée du Nord en direction de la mer du Japon a été enregistré ce mercredi à 00h50, heure de Paris. Tombé à 250 kilomètres à peine des côtes du Japon, ce tir a été vivement condamné par le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. L'exécutif nippon a jugé que "cet acte scandaleux" était "une menace sérieuse envers la sécurité du pays". Le Japon avait fait part dans un livre blanc publié mardi de ses inquiétudes concernant le programme nucléaire nord-coréen, jugeant possible que Pyongyang soit parvenu "à miniaturiser des charges nucléaires".
"Un geste extrêmement problématique". Gen Nakatani, ministre de la Défense de l'archipel, a précisé qu'un missile n'était pas tombé dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon depuis 1998. "Il n'y a pas eu de signaux d'alerte, c'est un geste extrêmement problématique et dangereux, du point de vue de la sécurité des avions et bateaux", a souligné le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.
Réponse de Washington. Les États-Unis ont réagi à ce tir, le quatrième depuis janvier 2016, en déclarant qu'ils étaient prêts à se défendre et à protéger leurs alliés. L'armée américaine a en outre indiqué que le Nord avait en fait lancé simultanément deux missiles Rodong de portée intermédiaire, l'un ayant vraisemblablement explosé lors de son tir. Les Etats-Unis et le Japon "vont demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité", a indiqué l'ambassadrice américaine Samantha Power.
Ces tirs interviennent quelques semaines après que Pyongyang a menacé de lancer une "action physique" contre un bouclier antimissiles américain qui doit être déployé en Corée du Sud et que Séoul juge vital pour sa sécurité nationale, et quelques semaines avant de nouvelles manoeuvres conjointes entre Américains et Sud-Coréens.