Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a déclaré mercredi que son pays était devenu un État nucléaire à part entière après avoir testé avec succès mardi un nouveau type de missile capable de frapper n'importe où aux États-Unis. De quoi susciter une indignation mondiale et notamment celle d'Emmanuel Macron qui a dénoncé dans la foulée un "essai irresponsable". "Ils continuent de mépriser l'indignation de la communauté internationale", décrypte, Pierre Rigoulot, spécialiste de la Corée du Nord, invité mercredi sur Europe 1.
Des progrès du côté Nord-Coréen. Une manière aussi pour le régime de peser dans le rapport de force. Car ce tir est une preuve supplémentaire des progrès réalisés par la Corée du Nord pour se doter de l'arme nucléaire. Avant ce tir de missile, Pyongyang avait en effet procédé à une série de tirs particulièrement réussis : un tir en juillet à 1.000 km, un tir en août à 2.700 km et un autre à 3.700 km le 15 septembre dernier. Par ailleurs, lors des dix dernières années, le pays a effectué à six essais nucléaires. Or la puissance de l'essai réalisé en 2017 et de celui réalisé en 2016 a été multipliée par dix. "Les Nord-Coréens sont désormais dotés à 90 % d'une force de dissuasion nucléaire", confirme Pierre Rigoulot.
"Nous ne sommes pas à la veille d'une apocalypse". Mais le spécialiste n'envisage pas que la Corée du Nord cible prochainement les États-Unis. "Si Kim Jong Un lance une attaque lui même, la Corée du Nord sera détruite et lui avec. Je ne pense pas que nous soyons à la veille d'une telle apocalypse", affirme le spécialiste qui nuance toutefois :" le plus inquiétant est surtout la fascination du jeune dirigeant pour la toute puissance. Il peut toujours y avoir un dérapage, une volonté d'agression".
Les États-Unis n'ont que peu d'options. Peu après la déclaration du dirigeant Nord-Coréen, Donald Trump, le président américain, lui s'est dit prêt à réagir à toute éventualité, affirmant simplement : "On va s'en occuper". Mais dans les faits, les Etats-Unis ont peu d'options. Ils ne peuvent pas attaquer directement la Corée du Nord alors que Séoul, ville de Corée du Sud de 10 millions d'habitants, ne se trouve qu'à quelques kilomètres de la frontière nord-coréenne.
Un bouclier anti-missile ? Du côté de la communauté internationale, des sanctions sont déjà en place depuis août. Toutefois la Chine et la Russie, qui soutiennent la Corée du Nord, bloquent leur application. L'une des solutions pourrait consister à mettre en place un bouclier anti-missile en Corée du Sud et au Japon.