Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a exprimé mardi à Téhéran son "inquiétude" concernant les tirs de missiles balistiques par l'Iran, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir dans la journée sur le sujet.
Des essais qui entravent la confiance. "La France a fait part à plusieurs reprises de son inquiétude quant à la poursuite des essais balistiques" qui "entravent le processus de restauration de la confiance mis en place par l'accord [nucléaire] de Vienne", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Ce sont les États-Unis qui ont demandé ces consultations d'urgence après que l'ambassadeur d'Israël à l'ONU a appelé le Conseil de sécurité à agir. "À la lumière du tir de missile de moyenne portée effectué le 29 janvier par l'Iran, les États-Unis ont demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité", indique la délégation américaine dans un communiqué. Les discussions sur l'Iran se tiendront après une réunion sur la Syrie prévue à 10h heure locale (16h à Paris), selon des diplomates.
Pas de violation de la résolution de l'ONU selon Moscou. L'ambassadeur israélien Danny Danon a estimé que le tir de missile avait violé la résolution de l'ONU qui interdit à l'Iran d'effectuer des essais de missiles pouvant être équipés de têtes nucléaires. "La communauté internationale ne doit pas se cacher la tête dans le sable devant cette agression iranienne", a dit Danny Danon. "Les membres du Conseil de sécurité doivent agir immédiatement en réponse à ce geste de l'Iran qui met en danger non seulement Israël mais le Moyen-Orient dans son ensemble", a-t-il ajouté.
Le tir d'un missile de moyenne portée par Téhéran ne constitue pas une violation de la résolution de l'ONU sur le nucléaire iranien, a estimé mardi la diplomatie russe, dénonçant la réunion en urgence du Conseil de sécurité comme une tentative d'"envenimer la situation". "La résolution 2231 du Conseil de sécurité ne comporte pas d'interdiction pour l'Iran de mener de telles actions", a déclaré à l'agence Interfax le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Première demande des États-Unis depuis l'investiture. C'est la première demande de consultation formulée par les États-Unis depuis la nomination par le président Donald Trump de la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. Donald Trump a promis de resserrer les liens avec Israël et a vertement critiqué l'accord sur le nucléaire iranien qui a permis une levée des sanctions internationales contre Téhéran. Le président américain doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 15 février.
L'Iran met Washington en garde contre de "nouvelles tensions". "Nous espérons que la question du programme défensif de l'Iran (…) ne sera pas utilisée comme un prétexte" par la nouvelle administration américaine pour "provoquer de nouvelles tensions", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lors d'une conférence de presse avec son homologue français Jean-Marc Ayrault. Mohammad Javad Zarif n'a ni confirmé ni infirmé un tir de missile qui aurait été effectué lundi selon le gouvernement américain.