Face aux deux nouveaux essais de tirs de missiles balistiques iraniens d'une portée d'environ 1.400 km qui ont lieu mercredi, les réactions internationales continuent d'affluer. L'inquiétude domine. Samedi, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a menacé Téhéran de sanctions européennes. "Si nécessaire des sanctions seront prises", a-t-il dit à l'issue d'une réunion à Paris avec ses homologues américain, britannique, allemand, italien et de l'Union européenne. Ces tirs ont été effectués "en violation" de résolutions de l'ONU, a renchéri le chef de la diplomatie américaine, John Kerry.
Israël veut "punir". Samedi également, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "a chargé le ministère des Affaires étrangères d'entrer en contacte avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Allemagne) pour demander que des mesures punitives soient prises immédiatement à la suite des violations répétées et flagrantes de l'Iran sur la question des missiles", a indiqué son bureau dans un communiqué. "Il s'agit d'une étape importante et d'un test pour les grandes puissances dans l'application de l'accord nucléaire", a-t-il ajouté.
Le 14 juillet 2015, l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne (groupe 5+1) ont signé un accord historique mettant fin à un contentieux de plus de treize ans sur le nucléaire. Le texte garantit le caractère civil du programme nucléaire iranien en échange d'une levée étalée sur dix ans des sanctions internationales.
Les Etats-Unis "préoccupés". Washington avait d'ores et déjà témoigné mercredi de sa "préoccupation". Vendredi, l'ambassadrice américaine Samantha Power avait demandé à ce que le Conseil de sécurité des Nations unies tienne des consultations lundi pour discuter des "dangereux tirs" de missiles balistiques effectués par l'Iran. Washington est "extrêmement préoccupé" par ces essais balistiques "provocateurs et déstabilisateurs", a ajouté Samantha Power, tout en rappelant que les résolutions de l'ONU interdisaient à Téhéran de tirer des missiles à capacité d'emport nucléaire.
L'ONU demande de la "modération". Au lendemain des tirs menés par Téhéran, le secrétaire général de l'ONU Ban ki-moon avait appelé l'Iran à "à agir avec modération, prudence et bon sens et à ne pas faire monter la tension par des actions précipitées".