Tournée d'adieu pour Joe Biden en Amérique du Sud

© SAUL LOEB / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : SAUL LOEB / AFP

Le président américain Joe Biden commence jeudi une tournée d'adieu en Amérique du Sud, qui comprend deux sommets et une visite en Amazonie, un voyage marqué par un sentiment amer, alors que la victoire de Donald Trump plane sur cette transition.

Le président américain Joe Biden entame jeudi une tournée d'adieu en Amérique du Sud, avec deux sommets et un voyage en Amazonie, un déplacement au goût amer, dans l'ombre de la victoire de Donald Trump. Joe Biden espérait que ces six jours au Pérou et au Brésil soient une douce transition de pouvoir à la vice-présidente Kamala Harris mais, à la place, c'est son adversaire Donald Trump qui lui succédera.

Tournée d'adieu de Joe Biden en Amérique du Sud

Pour sa tournée d'adieu, le dirigeant de 81 ans tentera désespérément de consolider son héritage en matière de politique étrangère, de climat, d'immigration et sur le commerce, autant de sujets auxquels son prédécesseur et successeur a d'ores et déjà menacé de s'attaquer.

Reste à savoir si ses homologues trouveront un intérêt, lors du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) et du G20 à Rio de Janeiro, de parler à un président en bout de course, on ne peut plus différent du prochain, qui s'installera à la Maison Blanche le 20 janvier.

Lors du premier sommet à Lima, au Pérou, le dirigeant américain doit s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping pour la deuxième fois en un peu plus d'un an afin de réduire les tensions entre les deux superpuissances. Il mènera aussi des discussions avec les dirigeants japonais et sud-coréens.

Consolider son héritage face à l'ombre de Donald Trump

La Maison Blanche a insisté sur la nécessité de ce déplacement, surtout avant le retour de Donald Trump au pouvoir. "Le président renforcera le rôle de leader de l'Amérique" dans la région Asie-Pacifique grâce aux réunions vendredi et samedi au Pérou, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

Alors que la Chine craint, avec le retour de Donald Trump et de ses droits de douane élevés , une guerre commerciale avec les Etats-Unis, la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping sera "une réunion importante. Ce ne sera pas seulement une rencontre pour se dire adieu", a insisté Jake Sullivan. "Il y a du travail à faire en ce moment crucial entre les Etats-Unis et la Chine pour s'assurer que nous ne rencontrons pas de problèmes dans les deux mois à venir, en pleine transition", a-t-il ajouté.

Visite en Amazonie et sommet G20 : un dernier message avant la transition

Dimanche, Joe Biden deviendra le premier président américain en exercice à visiter l'Amazonie lors d'un déplacement à Manaus, grande ville du Brésil au coeur de l'immense forêt tropicale. Ce voyage souligne l'engagement du démocrate "à lutter contre le changement climatique, dans son pays et à l'étranger", selon Jake Sullivan. Un décalage complet avec Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat lors de son premier mandat et a assuré vouloir faire de même lors de son second.

La présence de Joe Biden lors du G20 à Rio permettra au démocrate d'insister sur l'importance d'aider l'Ukraine face à l'invasion russe, alors que les craintes d'une réduction de l'aide américaine et de la volonté d'un accord de paix en échange de concessions territoriales sous la nouvelle administration Trump vont croissantes. A Rio, le président américain rencontrera aussi une dernière fois son homologue brésilien Lula, avec qui il entretient des relations chaleureuses.

Dans l'ensemble, "il va transmettre le même message que celui qu'il transmet depuis quatre ans, à savoir qu'il pense que les alliés de l'Amérique sont essentiels à la sécurité nationale du pays", a déclaré Jake Sullivan. "Ils nous rendent plus forts."

Ses homologues pourraient lui demander ce qu'ils doivent attendre de Donald Trump, alors que les deux dirigeants se sont entretenus pendant quasiment deux heures mercredi à la Maison Blanche.

Une désillusion pour le dirigeant démocrate, qui s'est imaginé un tout autre dernier voyage en Amérique du Sud et a misé sur la reconstruction d'alliances durables après le premier mandat Trump et ses politiques basées sur le principe de "l'Amérique d'abord". Joe Biden a souvent raconté cette anecdote : lors d'un sommet en 2021, il a déclaré "l'Amérique est de retour". Un autre dirigeant lui a demandé "pour combien de temps ?".