L'ambassade américaine à Bagdad a été prise d'assaut par des manifestants dans un contexte particulièrement tendu, mardi, poussant Washington à dépêcher des militaires pour protéger l'édifice. Donald Trump accuse l'Iran d'avoir "orchestré" cette attaque.
Ambassade attaquée, renforts américains et réaction de Donald Trump : la tension monte à Bagdad, où les autorités irakiennes appellent depuis des mois les Etats-Unis et l'Iran, ennemis acharnés mais tous les deux alliés au pays, à ne pas transformer leur pays en champ de bataille. Europe 1 fait le point sur la situation.
Que s'est-il passé mardi ?
C'est la première fois que les manifestants arrivent si près de l'ambassade américaine. Au cœur de la zone verte ultra-sécurisée, ils ont tenté de pénétrer dans le bâtiment en forçant les portes à l'aide d'un bélier de fortune, aux cris de "dehors l'Amérique". Ils ont arraché les caméras de surveillance, tenté de mettre le feu aux installations et ont même défié les militaires américains restés à l'intérieur des bâtiments, armes à la main, à travers les vitres blindées.
Comment expliquer cette attaque ?
Ces militants pro-iraniens, miliciens ou para-militaires pour la plupart, participaient au cortège funéraire de 25 combattants tués par l'armée américaine, dimanche, lors d'une frappe en représailles à la mort d'un Américain, tué par une roquette quelques jours plus tôt. Dans leur marche vers l'ambassade, ils n'ont jamais été stoppés par les forces de sécurité irakiennes, ce qui laisse perplexes les observateurs sur le degré de complicité des irakiens, car les checkpoints sont très nombreux avant d'arriver aux bâtiments américains.
À quoi faut-il s'attendre maintenant ?
Donald Trump a immédiatement accusé l'Iran d'avoir "orchestré" cette "attaque". "Ils seront tenus pour pleinement responsables", a prévenu le président des Etats-Unis dans un tweet. "Ils paieront LE PRIX FORT! Ceci n'est pas une mise en garde, c'est une menace." Menace qui pourrait alimenter une nouvelle escalade entre Washington et Téhéran.
Les États-Unis ont sommé les Irakiens de défendre leur ambassade et son personnel. Le secrétaire à la Défense Mark Esper a annoncé que quelque 750 soldats américains supplémentaires allaient être déployés "immédiatement" au Moyen-Orient "en réponse aux événements récents en Irak". Mais "il n'y a aucun plan visant à évacuer l'ambassade", dont le personnel non-essentiel a déjà été rappelé il y a plusieurs mois, a assuré un porte-parole de la diplomatie américaine.