Donald Trump a accusé une nouvelle fois mercredi l'Europe et la Chine de manipuler leurs devises à leur avantage et de stimuler leur économie pour mieux rivaliser avec les États-Unis, tout en appelant à faire comme eux.
Pas la première fois
"La Chine et l'Europe jouent le grand jeu de la manipulation des devises et pompent de l'argent dans leur système pour faire concurrence aux États-Unis", a accusé le président américain sur Twitter. "Nous devrions FAIRE COMME EUX ou continuer à rester assis comme des idiots à regarder les autres pays jouer leur petit jeu comme ils le font depuis de nombreuses années", a encore accusé le locataire de la Maison-Blanche.
À la mi-juin déjà, Donald Trump s'en était pris avec virulence à Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), l'accusant de tout faire pour faire baisser l'euro et rendre les produits européens plus attractifs à l'export.
Mario Draghi s'était simplement contenté de noter que la BCE n'avait pas d'objectif de taux de change et envisageait de baisser les taux parce que l'inflation était trop basse.
La Fed visée
Mais au-delà de ces accusations à l'encontre de l'Europe et de la Chine - avec qui il a déclenché une guerre commerciale depuis plus d'un an pour arracher d'importantes concessions commerciales et structurelles -, le milliardaire vise aussi la Banque centrale américaine (Fed). Il lui reproche sur un ton très vif, et singulièrement à son président Jerome Powell, qu'il a nommé, non seulement d'avoir trop augmenté les taux, mais surtout de ne pas les baisser pour soutenir l'économie.
La première économie du monde, qui vient d'entrer dans la plus longue période d'expansion de son histoire, donne des signes de ralentissement alors que Donald Trump est en campagne pour conquérir un deuxième mandat. Il estime - et nombre d'économistes partagent cet avis - que la Fed devrait abaisser les taux rapidement pour donner de l'oxygène au PIB. Le président a annoncé mardi la nomination de deux partisans d'une baisse des taux pour siéger au Comité monétaire de la Fed. Mais ces deux candidats doivent encore être confirmés par le Sénat. La Fed ouvert la porte à une baisse du loyer de l'argent à sa dernière réunion de juin et les marchés parient désormais sur une première baisse dès le mois de juillet.