Le président américain Donald Trump a mis en garde vendredi matin l'ancien patron du FBI James Comey, qu'il a limogé mardi soir contre toute attente, de ne pas faire de révélations à la presse. "James Comey ferait bien d'espérer qu'il n'existe pas d''enregistrements' de nos conversations avant qu'il ne commence à faire des révélations à la presse !", a tweeté Donald Trump. Cette mise en garde, rarissime, a provoqué de vives réactions.
Un parfum de Watergate. La mention d'enregistrements a immédiatement agité toute la capitale, politiques et médias se demandant si le milliardaire enregistrait ses conversations privées, comme son lointain prédécesseur Richard Nixon (1969-1974).
L'ancien président républicain avait, pendant plus de deux ans, fait secrètement installer des micros dans le Bureau ovale et d'autres pièces pour enregistrer automatiquement toute conversation, en plus de ses coups de téléphone. Cette manie se retourna contre lui dans le scandale du Watergate.
James Comey better hope that there are no "tapes" of our conversations before he starts leaking to the press!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 mai 2017
Soupçons d'ingérence ou d'intimidation. Le président a également admis jeudi dans un entretien à NBC avoir eu deux conversations téléphoniques et un dîner avec James Comey, au cours desquels il a demandé s'il était visé par l'enquête du FBI sur une collusion avec la Russie, au risque d'alimenter des soupçons d'ingérence ou d'intimidation. Du point de vue juridique, ces propos peuvent en effet s'apparenter à des pressions du président sur le patron du FBI.
Poser cette question "pourrait s'apparenter à une tentative de corruption (...) ou tout au moins d'une obstruction de la justice dans laquelle Comey aurait été idiot de tomber en offrant l'assurance" que Donald Trump n'était pas visé par l'enquête, explique la juriste Laurence Tribe. Selon le New York Times, Donald Trump aurait encore demandé à James Comey une promesse de loyauté, une semaine après son entrée à la Maison-Blanche.
La Maison-Blanche obligée de préciser. Face à ce torrent de réactions, la Maison-Blanche a réagi quelques heures plus tard. Sean Spicer, le porte-parole de la présidence, a démenti que Donald Trump ait réclamé un serment de "loyauté" à James Comey.
"Je pense que le président exige de la loyauté envers ce pays et l'état de droit", a-t-il ajouté lors de son point de presse. Il a dit également qu'il n'avait pas connaissance d'enregistrements de la conversation entre le président américain et Comey.