Donald Trump a indiqué mercredi qu'il pourrait retirer la candidature du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême s'il était convaincu par la femme qui accuse le magistrat d'une agression sexuelle remontant aux années 1980 et qui sera entendue jeudi au Sénat.
"Si je pensais qu'il était coupable de quoi que ce soit, oui je pourrais" lui retirer mon soutien, a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait si cette option était possible lors d'une conférence de presse à New York. Selon lui, le juge Kavanaugh, "un gentleman et un intellectuel formidable", est victime d'une "belle grosse arnaque" orchestrée par les démocrates pour bloquer son entrée à la Cour suprême. Malgré tout, le président a assuré qu'il allait écouter avec un esprit ouvert le témoignage de son accusatrice, Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans. "Il est possible que je change d'avis", après l'avoir entendue, a-t-il dit.
Le président a rappelé avoir aussi fait l'objet d'accusations. Soucieux de ne pas paraître hostile aux femmes, le milliardaire républicain est allé jusqu'à évoquer la possibilité de choisir une femme pour remplacer le juge Kavanaugh si nécessaire. Mais "j'espère ne pas avoir à lui choisir de remplaçant et que tout se passera très bien jeudi", a-t-il poursuivi. Le dirigeant a aussi reconnu que sa lecture de cette affaire était biaisée par sa propre expérience. "J'ai été accusé par quatre ou cinq femmes qui ont reçu beaucoup d'argent pour inventer des choses sur mon compte", a-t-il assuré. "Donc, quand vous dites que cela affecte ma façon de voir l'affaire Kavanaugh, c'est exact".
Des accusations lancées il y a une dizaine de jours. Le magistrat conservateur semblait en bonne voie d'être confirmé à la Cour suprême, quand Christine Blasey Ford l'a accusé, il y a une dizaine de jours, d'une agression lors d'une soirée au début des années 1980. Selon elle, le jeune Kavanaugh l'avait isolée dans une chambre, plaquée sur un lit et tenté de la déshabiller avant qu'elle ne parvienne à fuir. Une seconde femme, Deborah Ramirez, a ensuite accusé le juge d'avoir exhibé son sexe près de son visage lors d'une soirée arrosée à l'université de Yale.
Une troisième accusatrice. Mercredi, une troisième accusatrice s'est fait connaître. Julie Swetnick, une fonctionnaire fédérale, a accusé le magistrat d'avoir fait partie au début des années 1980 d'un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d'abuser d'elles. Dans une déclaration sur l'honneur rendue publique par son avocat, elle a également affirmé avoir été elle-même victime d'un viol collectif lors d'une fête où Brett Kavanaugh était "présent" vers 1982. Le magistrat a dénoncé des accusations "absurdes" sorties de "la quatrième dimension".
Trump "préférerait garder" le n°2 de la Justice, Rod Rosenstein
Donald Trump a par ailleurs affirmé qu'il "préfèrerait garder" le numéro 2 du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, qui aurait selon la presse suggéré que le président américain était incompétent et devait être écarté. "Je préférerais le garder", a-t-il déclaré, précisant que la réunion d'explication prévue jeudi matin avec Rod Rosenstein à la Maison-Blanche pourrait être retardée en raison de l'audition au Sénat du candidat à la Cour suprême, Brett Kavanaugh, et d'une femme l'accusant d'agression sexuelle, qui aura également lieu dans la matinée.