Mardi, le président américain reçoit son homologue sud-coréen, l'occasion d'évoquer avec lui sa prochaine rencontre, rendue hypothétique, avec Kim Jong Un.
Le président américain Donald Trump reçoit mardi son homologue sud-coréen Moon Jae-in pour évoquer son sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un sur lequel flotte désormais un parfum d'incertitude.
Décrypter les intentions de Pyongyang. A trois semaines du rendez-vous historique de Singapour, dont le déroulement reste encore entouré d'un épais mystère, le locataire de la Maison-Blanche compte sur celui de la "Maison Bleue" pour l'aider à décrypter les intentions exactes de l'homme fort de Pyongyang. Au cœur des débats, la question de dénucléarisation, que Washington veut "complète, vérifiable et irréversible" et sur laquelle le Nord n'a pas véritablement dévoilé son jeu.
Revirement brutal de Kim Jong Un. Le climat est loin de la forme d'euphorie qui a flotté dans les semaines suivant l'annonce, le 8 mars, d'un accord de principe pour un face-à-face, longtemps inimaginable, entre le président des Etats-Unis et l'héritier de la dynastie des Kim, qui règne sur la Corée du Nord depuis plus d'un demi-siècle. Prenant nombre d'observateurs (et semble-t-il Donald Trump lui-même) par surprise, le régime est brutalement revenu la semaine dernière à sa rhétorique belliqueuse traditionnelle, menaçant même d'annuler la rencontre.
Mike Pence durcit le ton. Les tensions se sont cristallisées autour des propos de John Bolton, conseiller de Donald Trump, qui a suggéré de dénucléariser la Corée du Nord en suivant le modèle libyen. Le vice-président Mike Pence a averti dans une interview lundi soir à Fox News qu'il n'y avait "aucun doute" que Trump serait prêt à quitter les pourparlers avec Kim s'il lui semble qu'ils ne donneront pas de résultats.
Mike Pence a tancé les administrations Clinton et Bush qui se sont "faites avoir" par la Corée du Nord alors que Washington avait déjà essayé de faire dénucléariser Pyongyang mais que l'administration actuelle ne commettrait pas les mêmes erreurs. "Ce serait une grave erreur pour Kim Jong Un de penser qu'il pourrait se jouer de Donald Trump", a-t-il dit. Et s'il a dans un premier temps opté, en public, pour un ton plutôt apaisant en évoquant sa rencontre inédite avec l'homme fort de Pyongyang, de près de 40 ans son cadet, le président américain a pour l'heure abandonné les superlatifs et les promesses de "bonnes nouvelles pour le monde".
Avertissement lancé à la Chine. Celui qui louait depuis plusieurs semaines l'attitude de la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, s'est ouvertement inquiété lundi qu'elle ne lâche trop de lest, trop vite. "La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu'à ce qu'un accord soit conclu", a-t-il tweeté, témoignant de son agacement. "J'entends dire que la frontière est devenue bien plus poreuse récemment et que plus de choses ont réussi à passer à l'intérieur".