Le président élu américain Donald Trump a pour la première fois explicitement reconnu le rôle de la Russie dans le piratage des messages de responsables du parti démocrate lors de la dernière campagne présidentielle. "Je pense que c'était la Russie", a-t-il dit. Comme il l'avait déjà fait plus tôt sur Twitter, il a également nié ses liens supposés avec la Russie. Le successeur de Barack Obama s'est violemment irrité de la publication mardi par le site Buzzfeed de 35 pages de notes détaillant des liens allégués de son entourage avec le Kremlin. Il s'en est une nouvelle fois pris aux services américains, qui ont selon lui "peut-être" fait fuiter ces documents dans la presse.
"C'est une honte". "Tout est faux", a-t-il martelé. "Cela n'aurait jamais dû être diffusé", a-t-il aussi dit. "C'est une honte." Pour cette première conférence de presse depuis juillet dernier, devant au moins 250 journalistes accrédités dans le hall de la Trump Tower à New York, il a pris le contre-pied de ses dénonciations habituelles en remerciant les médias qui ont refusé de publier ces notes à l'authenticité incertaine.
Les notes ont été rédigées de juin à décembre 2016 par un ancien agent du renseignement britannique pour le compte d'opposants politiques au candidat Trump. Elles circulaient depuis des semaines à Washington, notamment dans plusieurs médias qui tentaient d'en confirmer les éléments indépendamment. Seul Buzzfeed les a publiées mardi. Au début de la conférence de presse, le porte-parole de Donald Trump, Sean Spicer, a vivement condamné le site, qualifié de "blog de gauche ouvertement hostile au président élu", qualifiant la publication des notes de "scandaleuse et irresponsable". Le vice-président élu, Mike Pence, a lui dénoncé une tentative des grands médias de "délégitimer cette élection".