Même en plein cœur de l'été, le tourisme n'a pas repris en Tunisie. Près d'un mois après l'attentat sanglant revendiqué par le groupe État islamique, qui a frappé le 26 juin un hôtel de Port El Kantaoui, près de Sousse, et coûté la vie à 38 touristes dont 30 Britanniques, les conséquences économiques se font sentir dans le pays. Malgré la sécurité qui a été très clairement renforcée aux abords des hôtels et sur la plage, la zone de l'attentat est déserte et Sousse ressemble à une ville fantôme. Europe 1 s'est rendu sur place.
Des hôtels désertés. Les commerces et certains hôtels sont fermés, et ceux qui sont restés ouverts, eux, sont presque vides. Sur la côte, les plages sont désertées, seulement parsemées de parasols et de transats pliés. Devant chaque hôtel la sécurité a été renforcée : quatre à cinq policiers contrôlent les entrées et les voitures 24 heures sur 24, tandis que d'autres longent la mer les pieds dans l'eau, fusil en bandoulière. Mais il n'y a pas de touristes dans l'immense complexe où a eu lieu la fusillade. Ces jours ci il n'y a que 17 personnes, explique la directrice de l'établissement Zora Driss. "C'était prévisible. Je suis très triste mais je me dis qu'il faut qu'on reparte. On repartira, revenez, la Tunisie vous accueille à bras ouverts", lance-t-elle.
Seulement deux Français dans l'hôtel. Les deux seuls Français de l'hôtel, Franck et Patricia, ont maintenu leurs 15 jours de vacances après avoir hésité. "On a tremblé jusqu'au dernier moment pour savoir si on venait ou pas. Dès qu'on est venu sur la plage, on avait les poils des bras qui étaient hérissés", explique Patricia. "On pensait à tout ça, à ces morts. Et puis après, la vie reprend le dessus, on veut se battre contre le terrorisme. C'est déjà bien de venir à l'hôtel, mais il faut que nous les Européens on se montre, qu'on sorte de l'hôtel", assure Patrick.
Le travail reprend peu à peu. Alors à l'hôtel les salariés qui ont assisté à l'attaque reprennent peu à peu le travail. En attendant les touristes, dans le hall, un des serveurs pointe le doigt vers le haut. C'est une vitre cassée et un trou, résultat de l'impact d'une balle qui a traversé la vitre pendant l'attentat.