Turquie : cinq morts et 22 blessés dans l'attentat «terroriste» près d'Ankara

Selon les images diffusées, une importante fumée blanche se dégage devant l'entrée du site, située à une quarantaine de km de la capitale. © Adem ALTAN / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Adem ALTAN / AFP , modifié à

Ce mercredi, le siège des industries de défense de Turquie, près d'Ankara, a été visé par une attaque "terroriste", faisant cinq morts et plus de 20 blessés. La chaine de télévision Habertürk a fait état d'otages. Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête. L'opération n'a pas encore été revendiquée.

Un attentat a fait cinq morts et une vingtaine de blessés mercredi devant le siège des industries de défense de Turquie , à proximité d'Ankara, selon les bilans partagés par les autorités. Le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya a également revu son bilan initial de "trois martyrs", confirmant les quatre tués et précisant que "trois des blessés se trouvent dans un état critique". Pour le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, "la manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK". 

"Le processus d'identification et la recherche d'empreintes digitales se poursuivent et nous dirons quelle organisation terroriste est à l'origine de l'attentat" a-t-il précisé, en annonçant un bilan de cinq morts et 22 blessés..

Une attaque suicide

Selon la chaîne de télévision privée postée à l'entrée du site, à une quarantaine de km d'Ankara, les tirs qui continuaient de résonner après l'explosion, survenue autour de 16H00 locales (13H00 GMT), ont cessé peu après 17H30 (14H30 GMT). Une autre chaine, Habertürk, a fait état d'"otages", sans autre précision ni confirmation. Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête. L'opération n'a pas encore été revendiquée. Selon NTV, il s'agirait d'une attaque suicide, un "groupe de terroristes" ayant fait irruption devant l'entrée des bâtiments avant que l'un d'eux se fasse "exploser".

Le journal Sabah a publié sur son compte X une photo tirée des caméras de surveillance à l'entrée du bâtiment montrant un jeune homme entièrement vêtu de noir, portant un sac à dos et apparemment muni d'un fusil d'assaut, affirmant: "Voici un des terroristes qui ont attaqué #TUSAS".

Condamnations

Des images télévisées ont montré d'importants flammes suivies d'une fumée blanche devant l'entrée du site, avant de devoir renoncer aux directes sur ordre de la RTürk, l'organe située à une quarantaine de km de la capitale. Le ministre des transports, Abdulkadir Uraloglu, a "condamné l'attentat terroriste perpétré contre les installations de Turkish Aerospace Industries Inc. (TUSAS) à Ankara". "Que Dieu ait pitié de nos martyrs et que nos blessés se rétablissent rapidement" a-t-il ajouté sur X.

Le chef de l'Opposition Özgür Özel, président du CHP, a également condamné "l'attaque terroriste", précisant, sur X : "Je condamne le terrorisme, peu importe de qui et d'où il vient". Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tient cette semaine à Istanbul, en présence du PDG des Industries de Défense, auquel s'est rendu notamment le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. Le secrétaire général de l'Otan Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué "se tenir au côté de notre allié, la Turquie".

De même la délégation européenne à Ankara qui se dit "très choquée et attristée" et, à l'instar de l'ambassadrice de France, Isabelle Dumont, exprime sa "solidarité avec les autorités turques" et présente ses condoléances aux familles des victimes.

Une attaque de plus

Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80% des revenus à l'exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l'année 2023. Sur les huit premiers mois de 2024, les revenus d'exportation des industries de défense ont atteint 3,7 milliards de dollars, en hausse de 9,8% comparé à la même période l'an dernier. Le président Recep tayyp Erdogan se trouve mercredi en Russie, où a lieu un sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de nombreux chefs d'Etat étrangers.

En janvier, un attaque dans une église à Istanbul, revendiquée par le groupe Etat islamique, avait fait un mort. Auparavant le Parti des Travailleurs du Kurdistan, (PKK) en lutte armée contre le gouvernement, avait perpétré une attaque à Ankara devant un commissariat de police en octobre 2023, qui avait fait deux morts (les assaillants) et blessé deux policiers.

Le PKK désigné 

Les autorités turques ont désigné le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme "probable" responsable de l'attentat qui a fait cinq morts et plus de vingt blessés, mercredi contre le siège des industries de défense de Turquie, près d'Ankara.

Selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, les assaillants étaient deux et ils ont été tués. Le ministre de la Défense, Yasar Güler, a prévenu: "Nous infligeons toujours à ces scélérats du PKK le châtiment qu'ils méritent (...) Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé et nous les ferons souffrir pour ce qu'ils ont fait".

Le vice-président turc, Cevdet Yilmaz, qui a rendu visite aux blessés en soirée avec plusieurs membres du gouvernement, a indiqué qu'une des personnes décédées, outre quatre employés du site, est un chauffeur de taxi dont le commando a braqué la voiture avant l'attentat. Et que sept des blessés sont des policiers.