Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé mardi à la tribune de l'Assemblée générale de l'Onu une action internationale contre l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur de la tentative de coup d'État du 15 juillet.
"Demain il sera trop tard". "Depuis cette tribune, je voudrais appeler tous nos amis à prendre les mesures nécessaires contre l'organisation terroriste Fethullah pour l'avenir et le bien-être de leur propre population", a-t-il déclaré. Fethullah Gülen, 75 ans, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999. "Il est évident de par notre expérience que si vous ne combattez pas (cette organisation) dès maintenant, demain il sera trop tard", a affirmé Erdogan. Il s'agit selon lui "d'une menace pour la sécurité nationale non seulement de la Turquie mais des 170 pays où elle (l'organisation de Fethullah Gülen) existe". "En d'autres termes, aujourd'hui la majorité des pays représentés dans cette Assemblée générale sont menacés par cette structure clandestine", a-t-il ajouté.
Pas assez d'éléments à charge pour obtenir son extradition. Ankara a à de multiples reprises exigé de Washington l'extradition de Fethullah Gülen, et a adressé aux autorités américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté. En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden avait déclaré "comprendre les sentiments intenses" du gouvernement turc au sujet de Gülen. Mais il avait ajouté que la Turquie devait fournir plus d'éléments incriminant l'ex-imam si elle voulait obtenir son extradition.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une partie de l'armée s'est soulevée tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé une purge sans précédent dans l'administration turque (armée, justice, médias, éducation) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen. La tentative de coup d'Etat a fait au moins 270 morts.
45 étudiants condamnés à de la prison pour une manifestation. 45 étudiants turcs ont par ailleurs été condamnés mardi à dix mois de prison chacun pour avoir manifesté en 2012 contre Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, pendant une visite qu'il avait effectuée dans leur université à Ankara. Les étudiants ont été reconnus coupables par un tribunal d'Ankara d'avoir enfreint la loi en gênant Erdogan, qui est depuis devenu président, dans l'exercice de ses fonctions au cours de sa visite à la Middle East Technical University, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.