Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué dimanche l'organisation d'un référendum pour décider ou non de poursuivre les négociations d'adhésion à l'Union européenne, au lendemain de sa victoire à une consultation populaire sur le renforcement de ses pouvoirs. "Ils nous font attendre à la porte de l'Union européenne depuis 54 ans, n'est-ce-pas ? (...) Nous pourrons aller au-devant de notre peuple, et nous obéirons à sa décision", a lancé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours virulent au palais présidentiel à Ankara.
Des relations tendues avec l'UE. Les relations entre Ankara et l'UE se sont fortement tendues ces derniers mois, le président turc accusant certains dirigeants européens d'avoir recours à des "pratiques nazies" après l'annulation de meetings pro-Erdogan, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. "L'Union européenne menace de geler les négociations. À vrai dire, ce n'est pas très important pour nous. Qu'ils nous communiquent leur décision !", a lancé Recep Tayyip Erdogan. Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE sont au point mort depuis plusieurs années, et les tensions actuelles rendent improbable une reprise à court terme.
#Erdogan évoque un référendum pour stopper les négociations d'adhésion à l'UE, accuse l'Europe de soutenir le terrorisme contre la #Turquie
— Guillaume Perrier (@Aufildubosphore) 17 avril 2017
"Restez à votre place !"La Turquie a un peu plus tôt lundi dénoncé les conclusions qu'elle juge "biaisées" de la mission d'observation de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, selon lesquelles le référendum sur les pouvoirs du président s'était déroulé dans des conditions inéquitables dimanche. "Ces premières conclusions reflètent une approche biaisée et partiale", avait affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le président turc a ainsi enjoint aux représentants de l'OSCE et du Conseil de l'Europe ayant observé le référendum constitutionnel de "rester à leur place", après qu'ils eurent publié ce rapport préliminaire critique. "Ils préparent un rapport à leur goût (...) Déjà, restez à votre place !", a lancé lundi Recep Tayyip Erdogan lors de son discours au palais présidentiel.