Il est détenu en Turquie depuis le 8 mai. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré vendredi que la France "travaille activement" à la libération du photojournaliste français Mathias Depardon. Des représentants de l'ambassade de France en Turquie doivent rendre visite vendredi au photographe, détenu au centre de rétention de Gaziantep, a précisé le ministère.
Une deuxième visite depuis l'arrestation. Il s'agira de la deuxième visite consulaire depuis l'arrestation du photojournaliste, en détention administrative. "Nous travaillons activement pour obtenir sa libération, en lien avec la famille et les proches de Mathias Depardon", a déclaré le porte-parole du ministère français. La situation du photographe avait été évoquée lors d'un entretien le 25 mai à Bruxelles entre le président français Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier avait promis d'"examiner rapidement la situation".
Il réalisait un reportage pour National Geographic. Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon, journaliste indépendant de 36 ans, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman (sud-est), où il réalisait un reportage pour le magazine National Geographic. Il a rapidement été transféré dans un centre d'accueil géré par la Direction des affaires migratoires à Gaziantep (sud-est) où il est retenu depuis, malgré une décision d'expulsion émise le 11 mai.
La liberté de la presse menacée en Turquie
En Turquie, la liberté de la presse "prend un chemin dangereux", selon un rapport du Conseil de l'Europe, publié en février dernier. Son commissaire aux droits de l'homme, qui s'est rendu dans le pays, évoque une détérioration alarmante. Plus de cent journalistes seraient actuellement emprisonnés en Turquie, soit quatre fois plus qu'en 2015. 170 médias ont été fermés par le gouvernement, et au moins une centaine de reporters sont aujourd'hui emprisonnés.