L'avocat du journaliste français détenu en Turquie Loup Bureau a dénoncé mardi une décision "scandaleuse" des autorités turques, qui veulent, selon lui, le transférer dans une nouvelle prison située à des centaines de kilomètres de l'actuelle, ce qui compliquerait très fortement sa défense.
Vers une prison plus proche de la frontière avec l'Iran. Maître Martin Pradel, un des deux avocats français qui assurent la défense du journaliste, en liaison avec un confrère basé en Turquie, a expliqué à l'AFP que les autorités turques voulaient transférer le journaliste de Sirnak, près de la frontière avec l'Irak, vers la ville de Van, plus proche de la frontière avec l'Iran.
"Il y a une première décision qui a été prise, et qui est en attente de confirmation. Elle pourrait être confirmée aujourd'hui ou demain (mardi ou mercredi, ndlr), et à partir de là Loup Bureau pourra être immédiatement transféré", a-t-il précisé à l'AFP.
Éloigné de son avocat turc. D'après Maître Pradel, un tel transfert aurait pour conséquences d'éloigner Loup Bureau de son avocat turc, installé à Sirnak, "à neuf heures de route de Van", alors qu'il est quasiment son seul contact avec le monde extérieur, et rendrait beaucoup plus difficiles les démarches pour sa défense, le journaliste étant "poursuivi par le procureur de Sirnak" et l'affaire "confiée à un juge qui se trouve à Sirnak".
Si le journaliste est transféré à Van, "cela va avoir un effet désastreux, son avocat qui lui rend visite tous les deux jours, ne pourra plus travailler normalement, et lui va se retrouver isolé", déplore Maître Pradel, qui dénonce "une atteinte très grave au libre exercice de sa défense". L'avocat français demande aux autorités françaises d'intervenir contre ce projet de transfèrement, qui relève d'une simple décision administrative et non judiciaire.