Dans une courte lettre publiée dans l'édition dominicale de Die Welt, le journaliste germano-turc arrêté lundi en Turquie assure que sa santé et son moral sont bons.
"Une forme de torture". Deniz Yücel considère malgré tout son confinement solitaire "presque comme une forme de torture". La lettre a été dictée à Safak Pavey, un député du parti d'opposition turc CHP (Parti républicain du peuple), lors d'une visite à la prison de haute sécurité où il est détenu à 80 km d'Istanbul.
Une peine de 10 ans de prison ? L'arrestation de Deniz Yücel a provoqué un coup de froid dans les relations entre Berlin et Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan parlant à l'égard du journaliste d'"agent allemand" et l'accusant d'appartenir à un groupe kurde armé. De source proche du ministère allemand des Affaires étrangères, on juge de telles accusations tout simplement "absurdes".
Le journaliste a été arrêté pour propagande en faveur d'une organisation terroriste et incitation à la violence, ce qui le rend passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans et demi de prison s'il est reconnu coupable.
Mardi, le ministère des Affaires étrangères français s'est dit "très préoccupé" de cette arrestation. "Il est fondamental que la Turquie respecte ses engagements internationaux en matière de liberté d'expression, en particulier de la presse, qui est une composante essentielle de toute société démocratique", avait affirmé un porte-parole du Quai d'Orsay.