La purge se poursuit en Turquie après la tentative de coup d'état raté du 15 juillet. Plus de 60.000 personnes ont été suspendues de leurs fonctions, des militaires, des enseignants, des journalistes. 130 médias ont été interdits et pas moins de 89 mandats d'arrêts ont été émis contre des journalistes ces trois derniers jours.
"Moi aussi j'ai peur". Ceux qui sont encore en poste vivent dans la peur. Le climat est tel que personne n'ose s'exprimer. "Il y a un tel climat de peur maintenant. Moi aussi j'ai peur. Je ne veux pas parler", confie anonymement l'un des rédacteurs en chef d'un site internet interdits ses derniers jours.
Pour Erdogan, ils sont liés à Gülen. Les médias visés par les grandes purges du pouvoir - des sites internet, des journaux, des radios, des agences de presse - n'ont pas participé directement au putsch raté du 15 juillet, mais selon le régime, ils sont liés d'une manière ou d'une autre à la confrérie de Fethullah Gülen, l'instigateur désigné du coup d'Etat. L'allié d'hier, devenu l'ennemi d'aujourd'hui, est pour l'heure exilé aux Etats-Unis.