Les Turcs ont commencé à voter dimanche pour un référendum historique sur une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, a constaté un journaliste de l'AFP dans un bureau de vote à Diyarbakir (sud-est de la Turquie).
Une journée pour se décider. Les quelque 55,3 millions d'électeurs pourront voter de 6 heures (à Paris) à 15 heures dans l'Est de la Turquie, et de 7 heures à 16 heures dans le reste du pays, pour une consultation populaire sur un projet de réforme visant à remplacer le système parlementaire par un système présidentiel. Le scrutin, dont le résultat s'annonce serré, survient au terme d'une longue campagne particulièrement tendue, marquée notamment par une dégradation des relations entre la Turquie et l'Union européenne.
La révision constitutionnelle soumise au vote des Turcs prévoit notamment le transfert de tout le pouvoir exécutif au président de la République et la suppression de la fonction de Premier ministre. Recep Tayyip Erdogan, l'actuel chef de l'État, pourrait en théorie rester au pouvoir jusqu'en 2029.
Dérive autoritaire ou avenir plus stable ? Les partisans du président turc affirment qu'une telle mesure est nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort et stable au moment où le pays affronte des défis sécuritaires et économiques. Mais ses détracteurs dénoncent un texte taillé sur-mesure pour Recep Tayyip Erdogan, qu'ils accusent de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch manqué du 15 juillet.